Lors des Rencontres nationales du transport public cette semaine à Lyon, les professionnels du secteur se sont inquiétés d’une baisse sans précédent de l’offre sur les premiers mois de 2015. À quelques semaines de la COP21 à Paris, l’enjeu est pourtant de taille.
Manuel Valls l’a de nouveau assuré à Lyon jeudi : "La réduction des émissions de gaz à effet de serre est une nécessité absolue si nous voulons lutter contre le réchauffement climatique. Et cela implique de développer le recours aux transports publics et de réduire, dans un même temps, la circulation individuelle motorisée." Pourtant les professionnels ont l’impression que la tendance dit tout l’inverse.
Ils estiment même que la conjoncture a rarement été aussi sombre. Selon l’Union des transports publics, l’offre en nombre de kilomètres a baissé de 2,4 % sur les cinq premiers mois de 2015 : du jamais vu dans le domaine. Du coup, le trafic stagne alors qu’il avait augmenté de 3 % par an les deux années précédentes.
Jean-Pierre Farandou, président de l’UTP, s’inquiète lui d’une spirale négative, que les pouvoirs publics alimentent avec des mesures comme la hausse du taux de TVA, la baisse du versement transport, l’abandon de l’écotaxe, ou la baisse des dotations aux collectivités.
« Il faut arrêter la cascade de mauvaises nouvelles. L’offre baisse parce que les autorités organisatrices, les collectivités locales, n’arrivent pas à la financer. La dimension économique du secteur me préoccupe. »
L’UTP évoque plusieurs pistes pour mettre un coup d’arrêt à cette situation. Ils voudraient notamment que les élus jouent sur les tarifs (parfois "trop bas", puisque les usagers paient en moyenne moins d’un tiers du coût réel), qu’ils renforcent la lutte contre la fraude (500 millions d’euros de manque à gagner par an) ou encore que la vitesse du trafic soit améliorée avec l’installation de nouveaux couloirs de bus.