Dans l’émission Yourope, (dommage d’imposer à l’Europe la langue des traîtres) impossible de faire plus pro-migrants. Portrait d’un jeune syrien de 24 ans, sympathique, intelligent, athlétique et romantique, qui se balade à Dresde et qui cherche du travail. On le voit en train de jouer au foot avec des membres de sa communauté, parler avec des babas cool qui s’occupent d’intégrer les étrangers au tissu économique local, évoquer son désir de monter un restaurant. Il invective même des jeunes (Allemands) en leur demandant s’ils ont manifesté pour Pegida, le mouvement nationaliste qui a surpris les autorités. A peine arrivé en Allemagne, il demande des comptes à leurs habitants.
Le vieil Allemand qui manifeste pour Pegida : « J’aimerais qu’on ne nous considère pas comme des nazis. Nous sommes des citoyens ordinaires qui en ont marre qu’on nous impose des choses qui ne nous conviennent pas. »
Lors des municipales de cette grande ville d’un demi million d’habitants issue de l’Allemagne de l’Est, le mouvement Pegida a remporté 10% des voix, alors que les sondages tablaient sur 2%. Si on était cynique, on dirait que l’Allemagne renoue avec ses traditions. Le reportage de Yourope interroge des jeunes qui disent avoir « honte » de Pegida et du rejet des immigrés. Il montre en revanche un grand-père décati qui explique qu’on peut manifester pour Pegida sans être raciste. Le sujet n’est donc pas complètement à charge, pour les nazis.
Comme l’explique le président du NPD dans une interview à E&R, cette réaction populaire spontanée gêne quelque peu les plans du grand patronat germanique, que Merkel représente. Puisque le pouvoir politique n’est que ça : le masque pédagogique humaniste des grandes puissances ou des grands prédateurs (au choix) économiques. C’est pour cela que nos hommes politiques insistent sur la « pédagogie » : il faut expliquer et expliquer encore les « réformes », dont l’esprit initial a été détourné dans le sens des intérêts du pouvoir. Ces réactionnaires de Français résistent encore aux réformes, que d’autres peuples ont avalées comme huile de ricin sans sourciller. Nous pensons aux Anglais, totalement soumis à l’ultralibéralisme (qui n’a pas que de très mauvais côtés, il en a aussi de mauvais), et aux Allemands, mais dont le peuple semble se réveiller. Il est ensuite facile de dire, du haut de la chaire politique, que la résistance française s’arc-boute sur ses avantages acquis, qui freineraient le progrès, la démocratie, les bénéfices. Ces entités qui marchent toujours ensemble.
Ce simple changement lexical a permis de manipuler des peuples entiers, qui voyaient dans la réforme une avancée sociale pour eux et leurs enfants. Aujourd’hui, le combat syndical a été remplacé par le combat idéologique de ceux qui résistent à la mondialisation, c’est-à-dire à la paupérisation programmée par le pouvoir politique complice du pouvoir économico-financier. Il n’y a donc aucune honte à avoir de se faire traiter de « réactionnaires », « fascistes », et autres concepts philosophiques bhliens.
Tout le monde a compris les besoins du patronat allemand, pas la peine de déguiser ça en humanisme pro-migrants. En France, il s’agit d’autre chose : notre niveau de chômage ne nous permet pas d’accueillir 800 000 migrants (en plus) par an, et ceux qui y voient du racisme sont des imbéciles ou des aveugles.
Le présentateur Andreas Korn : « L’Europe est incontestablement de plus en plus colorée ces dernières années, et en tant qu’européen de métier chez Arte, nous trouvons cela tout à fait réjouissant. Même si nous avons encore de gros progrès à faire coté intégration. »