L’ex-patron de PSA [Philippe Varin] veut s’inspirer de ce qui a été fait voici 20 ans pour éviter la faillite du Crédit lyonnais : une société de défaisance reprendrait les activités les plus déficitaires d’Areva.
Au cours des prochains jours, la société Areva va annoncer un important profit warning sur ses résultats. Une perte de plus de 1 milliard d’euros est envisagée, pour un chiffre d’affaires 2013 à peine supérieur à 9 milliards d’euros. Au-delà du bras de fer politique entre le chef de l’État et son Premier ministre, ce désastre à venir explique largement la décision de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron de renvoyer Pierre Blayau, président du conseil de surveillance, qui ne sera pas nommé président du conseil d’administration, à l’occasion du prochain changement de statut.
Depuis 6 mois, Blayau avait pourtant mis en garde ses autorités de tutelle. Mais le gouvernement a trop longtemps considéré que ces avertissements d’un homme connu pour son caractère difficile, s’inscrivaient dans une querelle avec Luc Oursel, président du directoire aujourd’hui démissionnaire pour raisons de santé comme avec le directeur financier du groupe, accusé d’avoir caché la poussière sous le tapis.
Se débarrasser des branches pourries
Manuel Valls et Emmanuel Macron ont donc chargé Philippe Varin, ancien président du directoire de PSA Peugeot-Citroën de sauver l’entreprise qui, selon un proche du dossier, « serait en faillite si elle n’était pas publique ». Les mesures attendues sont radicales : l’État pourrait injecter 2 milliards d’euros dans Areva, grâce à des sommes provenant de la vente d’actifs dans d’autres sociétés de la filière nucléaire.