En Algérie, l’inquiétude grandit chez les responsables du ministère des Affaires religieuses. Et pour cause, la pédophilie ne cesse de prendre de l’ampleur dans les écoles coraniques. Ces derniers mois, plusieurs scandales de mœurs ont éclaté dans ces écoles pieuses où l’on est censé apprendre aux enfants la spiritualité et les principes sacrés de l’islam.
Malheureusement, dans de nombreuses régions à travers le pays, la piété et la spiritualité ont laissé la place aux agressions sexuelles commises sur des enfants. Pour preuve, la semaine dernière, à Sidi Bel-Abbès, situé à l’ouest du pays à 87 Km d’Oran, l’enseignant de l’école coranique de la mosquée de la commune de Boudjebha-El-Bordj, une localité située à 40 km à l’est de Sidi Bel-Abbès, a été condamné à 10 ans de prison ferme pour attentat à la pudeur commis sur un enfant âgé de 6 ans. Le tribunal criminel de Sidi Bel-Abbès a décidé d’emprisonner cet enseignant qui a déshonoré sa fonction et la religion qu’il était censé défendre et enseigner par son comportement vil. Il faut dire que cet enseignant a dépassé « les bornes de l’outrecuidance » lorsque cet enseignant a abusé sexuellement d’un enfant au moment où ce dernier avait demandé à son maître de l’eau à boire !
En effet, l’imam a profité de sa position de force pour enfermer l’enfant « à l’intérieur de la classe » pour abuser de lui sexuellement. Après avoir commis son lâche forfait, l’enseignant a menacé sa victime et lui a demandé de passer sous silence ce viol caractérisé. Mais, « une fois chez lui, l’enfant raconte à sa famille son calvaire et se fait ausculter par un médecin qui a confirmé l’agression sexuelle. Suite à cela, les parents ont déposé une plainte contre l’enseignant qui a été arrêté », explique encore à ce sujet le correspondant local du quotidien Liberté lequel ne manque pas de préciser qu’au cours du procès, « le représentant du ministère public a requis 20 ans de prison ferme contre » cet imam violeur.
Et des imams violeurs, il y en a eu beaucoup ces derniers temps dans nos écoles coraniques. D’ailleurs en 2010, une association a brisé le silence et a mené une enquête sur ces crimes de mœurs qui demeurent un tabou. L’Association Djazairouna des victimes du terrorisme, basée à Blida, avait dévoilé que rien que dans la wilaya de Blida, 28% des enfants qui suivent des cours dans des écoles coraniques ont subi des attouchements sexuels.
Pour arriver à cette amère conclusion, cette association a enquêté sur 431 écoles coraniques. Révélés à l’époque lors d’une rencontre-débat sur le thème « La maltraitance des enfants », organisée par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, ces chiffres terribles n’ont pas manqué de susciter l’indignation de l’opinion publique. Mais cette indignation générale n’a pas brisé pour autant le tabou qui entoure la pédophilie dans les écoles coraniques, des institutions religieuses sacrées que les autorités ne désirent pas, visiblement, remettre en cause.