Le Parlement européen pourrait presque tenir une session plénière à Jérusalem. Près de 500 députés, sur les 736 que compte le Parlement européen, sont attendus à Jérusalem du 5 au 8 février prochain. Ils participeront à la seconde conférence organisée par les Amis européens d’Israël. L’enjeu économique d’une telle rencontre est d’importance : le commerce israélo-européen s’est monté à 36 milliards de dollars en 2010, soit le tiers des échanges extérieurs d’Israël.
L’Association des Amis européens d’Israël (AEI), ou “European Friends of Israel” (EFI) en anglais, a été créée en 2006 au Parlement européen à Bruxelles. Son but est de réunir les partisans d’Israël en une force politique qui facilitera les relations diplomatiques et commerciales entre les deux partenaires. Après la conférence inaugurale qui s’est tenue à Paris en novembre 2008, l’AEI organise la semaine prochaine une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens.
Un lobby pro-israélien de plus en plus actif
La conférence de Jérusalem est présentée comme la « seconde conférence politique de l’AEI ». Elle débutera samedi 5 février au soir par un dîner de gala à Jérusalem, en présence du Président israélien Shimon Pérès. Selon le programme officiel, le dimanche 6 février sera consacré à des exposés et des débats sur le thème « Pour un partenariat rapproché entre Israël et l’Europe ». La première session sera ouverte par Stanley Fischer, le gouverneur de la Banque d’Israël. Un débat spécial sera consacré au « Business du Boycott ». Ensuite, différents groupes de travail aborderont les grands sujets de la coopération : énergie renouvelable, eau, agriculture, science et technologie, etc. La suite de la tournée des parlementaires européens en Israël comprendra des visites d’entreprises ainsi que des excursions.
Selon le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Emploi à Jérusalem, le rôle du Parlement européen s’est renforcé depuis que le traité de Lisbonne est entré en vigueur le 1er décembre 2009. Dorénavant, c’est le Parlement européen (et non plus le Conseil des ministres de l’Union européenne) qui décide de la politique commerciale et qui doit avaliser les accords de libre-échange. Pour Israël, la visite de la majorité des parlementaires européens est de nature à améliorer les relations entre les deux partenaires.
Des enjeux économiques et commerciaux
Actuellement, plusieurs sujets economiques sont inscrits à l’ordre du jour des relations israélo-européennes, comme notamment : la reconnaissance de la conformité des médicaments israéliens aux normes européennes dans le cadre des accords ACAA (Agreement Conformity Assessment and Acceptance of Industrial Products) signés l’an passé ; la réduction des quotas imposés aux échanges agricoles et agroalimentaires ; l’élargissement de l’accord de libre-échange aux services et pas seulement aux marchandises, etc. Au delà des questions économiques, le rôle croissant des organisations anti-israéliennes en Europe pourrait finir par handicaper les exportations israéliennes vers certains pays européens, d’où la nécessité d’un dialogue continu entre les représentants respectifs de différentes forces politiques.
En 2010, les échanges commerciaux israélo-européens ont totalisé 36 milliards de dollars : 15 milliards d’exportations israéliennes vers l’Europe et 21 milliards de fournitures européennes à Israël. Pour les entreprises israéliennes, le marché européen absorbe 30% de leurs exportations et fournit 35% de leurs importations. Dorénavant, le développement du commerce israélo-européen passe par le Parlement européen ; la semaine prochaine, il passera aussi par Jérusalem.