La déferlante de manifestations anti-Moubarak qui s’est abattue sur l’Egypte à partir du 25 janvier, n’est pas un soulèvement des affamés, mais une véritable révolution populaire, a déclaré lundi le chef du mouvement chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Les "amis des Etats-Unis et d’Israël" qui qualifient ce qui se passe en Egypte de "révolte des affamés" veulent imposer au monde leur vision des choses. "Ce à quoi on assiste au Caire et dans les autres villes égyptiennes est une véritable révolution populaire. C’est la révolution des pauvres, de ceux qui aspirent à la liberté et rejettent l’oppression apportée par la capitulation devant les Etats-Unis", a-t-il déclaré.
La politique "pro-israélienne" menée dans la région par Washington est rejetée non seulement par l’Egypte, mais aussi par la majorité des pays arabes, a poursuivi Hassan Nasrallah.
Le départ de Hosni Moubarak signifie, pour Tel Aviv, la perte d’un allié stratégique, c’est pourquoi les dirigeants de l’Etat hébreu sont "pris de panique depuis deux semaines", a-t-il expliqué.
La victoire du peuple égyptien répond aux intérêts du Proche-Orient et "modifiera complètement la situation dans la région", a conclu le leader du Hezbollah.
L’Egypte est en proie à des désordres massifs depuis le 25 janvier dernier. Les manifestants réclament des réformes d’envergure dans le pays et le départ de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans. Des affrontements sanglants entre l’opposition et les partisans du régime actuel ont éclaté, faisant plus de 300 morts et plus de 5.000 de blessés.
Le président Moubarak a annoncé qu’il ne participerait pas aux élections en septembre, et a promis d’effectuer des réformes politiques fondamentales avant de quitter son poste, suite à quoi une partie de l’opposition a accepté de se mettre à la table de négociations avec les autorités au pouvoir.
Toutefois, des milliers de manifestants occupent toujours la place Tahrir et réclament le départ immédiat de Moubarak.