Dans la déconfiture ambiante, deux nouvelles sont passées inaperçues en Europe : un Etat balte est entré dans la zone euro, un autre a pris la présidence de l’Union. Les anciennes terres prussiennes dominent le continent pour six mois critiques.
La Lituanie dans la zone euro
Alors que la zone euro détient tous les records mondiaux de sous-performance économique, il se trouve encore des gens pour vouloir y entrer. Bon, s’agissant de la Lituanie (3 millions d’habitants…), on ne sait comment on doit le prendre. Moscovici en a d’ailleurs dit grand bien, ce qui ne manque pas d’inquiéter les gens raisonnables :
La Lituanie jouit d’un « bilan solide des politiques budgétaires saines et des réformes structurelles qui ont débouché sur un des taux de croissance les plus élevés en Europe, conjugué avec une baisse constante du chômage », a souligné dans un communiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
Il suffit de s’intéresser d’un peu près à ce pays pour savoir que sa population est en baisse constante depuis 1990 (une diminution du nombre d’habitants de 20 % en 25 ans…), la dette publique y a presque triplé depuis 2008, et le PIB n’y a toujours pas retrouvé son niveau de 2009. Le taux de chômage y est de 11,5 %. « Un bilan solide », comme dit Moscovici.
La Lettonie prend la présidence de l’Union
Autre plaisir du début d’année : la Lettonie prend la présidence de l’Union à la place de l’Italie. Là encore, cette ancienne possession prussienne a tout pour plaire. Comme la Lituanie, la Lettonie vit une véritable hécatombe depuis vingt ans, et la crise de 2008 y a pris un cataclysme économique.
Pour sa première présidence, la Lettonie devra traiter quelques sujets locaux. En lien avec Donald Tusk, le Polonais qui préside le Conseil européen depuis cette année, le gouvernement letton devra traiter la question de la crise ukrainienne. Voilà qui tombe à point nommé ! Lettons et Polonais se sont en effet empressés de rejoindre l’OTAN il y a dix ans pour échapper à l’ogre russe. Ils semblent tout indiquer pour défendre une stratégie raisonnable et équilibrée face à la Russie.
On se donne rendez-vous fin juin pour tirer le bilan de cette excellente opération…