Aaron Taylor-Johnson, le nouveau James Bond, déjà victime d’attaques antisémites
26 mars 17:32, par TIEBRKREn préambule, contrairement à ce que le titre de votre article suggère, il est important de rappeler que Taylor-Johnson n’a pas encore été officiellement annoncé.
Pour le reste, la question « Gaza » ne devrait pas un sujet. La morale, qu’il s’agisse de la vraie de vraie ou de la dévoyée - la moraline, donc, celle qu’on connaît bien - ne devrait pas interférer.
C’est la question « J » le vrai sujet. Fleming, son créateur, aurait-il accepté que James Bond fût incarné par un acteur juif ? Je ne sais pas.
J’ajoute les questions suivantes, en tant que fan et spécialiste de la saga :
Taylor-Johnson a-t-il le physique du personnage ? La réponse est « non ».
Est-il le meilleur prétendant au poste ? La réponse est « non ».
Bilan. J’ai un « Je ne sais pas » et deux « non » à mes questions concernant la légitimité de cet acteur à incarner le mythe de l’homme blanc à l’écran. C’est assez pour moi pour estimer que ce choix n’est pas le bon. D’autant plus que nous avons un Cillian Murphy qui traîne, plébiscité par Pierce Brosnan il y a quelques jours, et qui a tout à fait le profil pour le rôle - visage austère, voix barytone, regard profond.
Chose assez rigolote, celui qui, parmi les six interprètes historiques officiels, défend le choix Taylor-Johnson n’est autre que George Lazenby. Non par solidarité tribale - Lazenby n’est pas juif, que je sache - mais par solidarité entre vilains petits canards - c’est en tout cas comme ça que je l’interprète -, lui-même ayant été, à l’époque, discrédité parce qu’australien et mannequin, sans expérience d’acteur. On sait ce que ça a donné : George Lazenby a été ce fantastique James Bond d’une-seule-fois, dans ce film chef-d’œuvre au dénouement si particulier.
Mais je ne parierais pas sur une bonne surprise cette fois. Lazenby, d’habitude lucide et à contre-courant, doit arrêter la picole : Taylor-Johnson n’est pas un bon choix. J’espère juste que le nom « Cillian Murphy », balancé étrangement par Pierce Brosnan il y a quelques jours, était en réalité un indice, un signal, pour préparer le terrain ; que celui de Taylor-Johnson n’est, en réalité, qu’un leurre ; et que ce sera bien l’acteur fétiche de Danny Boyle qui sera l’élu.
Je n’écris pas « heureux élu » à dessein tant ce rôle est un sacerdoce.