Beckenbauer, son nom ne peut être dissocié de celui de Johann Cruijff tant leur adversité sur le terrain a marqué une époque où le football devenait le réceptacle du sentiment de liberté qui galvanisait la société moderne d’après guerre, avide de s’affranchir des “tabous” qui la corsetaient sans verser toutefois dans la transgression totale des codes de la bienséance. L’Allemagne de Franz Beckenbauer incarnait la rigueur et la méthode saupoudrée d’un zeste de fantaisie grâce à la vision aérienne du jeu du Kaiser qui , organisateur génial, distribuait des passes lumineuses de 60 m à ses partenaires quand il n’était pas la cheville ouvrière des combinaisons magnifiquement orchestrées à l’origine des buts de la Manschaft. En 1970, l’Italie du “ fuoriclasse” Gianni Rivera, par son style de jeu échevelé laissant libre cours à l’improvisation libéra la Manschaft de l’apparente lourdeur, liée à ce sens de l’organisation dans toutes ses lignes qui la caractérisait, pour donner lieu à un match épique, immortalisé par le talent, la fantaisie et le courage d’un Beckenbauer qui devînt alors une légende à jamais gravée dans l’inconscient collectif des peuples. Le Kaiser a rejoint son rival de toujours, Johann Cruijff, joueur d’anthologie et inspirateur génial d’un football total tout en fantaisie qui fit tourner la tête à la planète football ; tous deux demeurant inégalés dans la beauté du geste qui se dégageait de chacune de leurs actions de jeu , avec , en prime , pour Franz Beckenbauer, un toucher de balle inimitable.