Après la journée de la Femme, la journée de la Réindustrialisation
14 mai 2023 16:31, par nicolasjaissonLa réindustrialisation est en cours aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années. C’estTrump qui l’a initiée, dans le cadre du reshoring, et elle a été poursuivie sans coup férir sous la présidence de Biden, en lien avec les principaux partenaires des Américains sur leur continent, que sont le Mexique et le Canada, auxquels il faut ajouter les pays asiatiques de la zone pacifique, qui ont été intégrées dans la zone de libre échange du NAFTA. Mais ce qui fait sens en termes de rapatriement de l’outil industriel pour les Etats-Unis qui ont des échanges économiques limités avec les pays tiers non intégrés à leur zone économique, n’est pas forcément valable pour la France, dont l’intégration dans le Marché unique, pose problème en termes de débouchés pour son industrie. En effet l’intégration des pays membres de l’UE est construite selon le principe de la répartition des chaînes de valeur dans les principaux secteurs industriels, mais aussi agricoles ou dans les services, comme la banque. Par exemple Renault va répartir ses chaînes de production en fonction des coûts comparés dans les Etats-membres et de la proximité des sous-traitants, sachant que Renault vise un marché européen et non français stricto sensu. Un fournisseur de batteries qui s’installe en France vise aussi un marché européen et secondairement le marché français. Donc la France n’est pas libre du choix des activités qui vont s’installer sur son territoire. La décision est prise en fonction des intérêts comparés des Etats-membres et de leurs avantages compétitifs par rapport à leurs partenaires. La réindustrialisation passe donc par des choix qui se négocient au niveau européens entre les Etats-members faisant partie de la même zone de libre-échnage et les entreprises concernées. C’est ainsi que la France est abreuvée d’éoloiennes allemandes, mais qu’elle vend son électricité nucléaire à l’Allemagne. Autant dire que l’intérêt du consommateur français entre pour peu de choses dans les décisions de retour de l’outil productif en France, qui n’existe plus en tant que marché autonome mais comme marché intégré avec ceux de ses partenaires, sur la bases des traités de libre-échnage européens et des décisions d’investissement qui sont prises de plus en plus au niveau des budgets européens. La Commission européenne s’endette sur les marchés au nom des Etats-membres dont elle finance les investissements industriels. Voir à ce sujet le précédent remarquable de la transition verte financée par l’Europe.