The Line : le rêve cauchemardesque des maîtres du monde
22 janvier 2023 09:08, par Lames d’acierThe Line est un projet pharaonique qui a germé dans l’esprit ( perturbé ou infantilisé ?) de MBS. Il a mis un paquet d’argent sur la table du cabinet d’architectes américain Gensler pour la réalisation de The Line. MBS a aussi chargé ce même cabinet d’architecture, qui emploie 7000 personnes à travers le monde, de concevoir une tour de 2 km de hauteur , quelque part en Arabie Saoudite. Confronté à un refus de Gensler, MBS lui a enjoint de s’employer à trouver les moyens techniques de réaliser cette tour. Gensler planche désormais sur ce projet. Ni la Chine, éprise de puissance, ni les États Unis endettés à hauteur de 100 000 milliards, ne sont en mesure de rivaliser en proposant un projet concurrent. MBS , lui, dispose du capital en cash pour réaliser ses rêves les plus fous. À Londres, un étage entier des bureaux de Gensler, est entièrement dédié aux 100 architectes qui se consacrent à plein temps à « The Line ». C’est une ruche en ébullition. Les idées les plus rocambolesques sont testées mais le projet prend forme. Isolés dans leur tour d’ivoire, les architectes sont tenus au secret. Aucun employé étranger au projet n’a accès à cet étage. Rien ne filtre. Seul MBS est autorisé à s’y rendre lorsqu’il est de passage à Londres. Ces informations sont sourcées. Pris dans le tourbillon du délire techniciste qui s’est emparé d’un monde entièrement voué au culte suprême de la haute technologie, MBS utilise les moyens de la modernité pour transformer l’Arabie Saoudite en un pays à l’avant garde dans les applications de l’intelligence artificielle aux domaines de l’urbanisation , des transports, de la distribution d’énergie, du développement durable, etc. Enfermé dans sa logique de mégalomane, MBS n’en oublie pas moins de mener une politique de libéralisation des mœurs en desserrant l’étau sur les us et coutumes archaïques qui étreignent l’Arabie Saoudite , sans rien concéder à l’idéologie LGBTQ+ qu’il rejette en bloc. Victime de ses conditionnements américains, MBS est incapable de s’affranchir du modèle architectural et urbanistique des mégalopoles américaines ou chinoises, que « The Line » se propose de reproduire au centuple en recourant à des technologies du futur liées à l’utopie en vogue des villes dites intelligentes, pour enfermer dans un ghetto écologique de 200 m de largeur, des millions de personnes qui n’auront pour seul horizon que la mer ou le désert à chaque extrémité d’une bande de terre de 170 km.