Le logos occidental, versant cognitif de la théandrie hégélienne
23 septembre 2022 17:11, par ClemensDe même que la Culture Magique avait culminé dans la théologie apophatique des pères grecs,
Qui dit cela ? Hegel, Kojève ou Schwartz ?
La théologie apophatique est une cime, mais il me semble qu’aucun des Pères grecs ne réduise toute la théologie à la théologie négative. Ils disent qu’au bout du chemin vient un moment où l’on ne peut plus rien dire, mais au bout du chemin seulement. Cela a été parfaitement assimilé chez les Pères latins et chez saint Thomas d’Aquin au XIIIe siècle qui fut un grand lecteur des Grecs (d’Aristote, bien sûr, mais aussi de Proclus et du Pseudo-Denys) et qui n’a jamais contesté la légitimité d’une théologie apophatique. Quand saint Thomas arrive au moment où il dit que toute son oeuvre ne vaut pas plus que de la paille, il arrive au moment apophatique (ou mystique). Cette opposition entre grec/apophatique et latin/cataphatique paraît un peu systématique et pas forcément très fondée.
Et le magique, c’est ce qui force la découverte de la cause en la nommant (l’impératif de "nommer l’ennemi" est magique par exemple). C’est un peu tout le contraire de la théologie apophatique qui reconnaît qu’il y a une limite au langage. Si la pensée magique ne laisse jamais aucune cause sans nom, la théologie apophatique laisse la cause par excellence sans nom. Chez saint Augustin aussi, il y a ce moment où la pensée reconnaît qu’elle est dépassée et accepte sa limite (c’est vraiment tout le contraire du magique), et qui d’ailleurs est probablement lié à sa capacité d’écrire des Retractationes à la fin de sa vie, de relire toute son oeuvre et d’en corriger les erreurs...
Et puis faire tomber le Parménide de Platon et les Eléments de théologie de Proclus dans la "culture magique"... c’est probablement d’une arrogance toute moderne. Ne sont-ils pas des monuments de la pensée rationnelle ?
la démocratie occidentale est en effet une théocratie, mais sans clergé ni monarque thaumaturge
Mais l’interdiction des funérailles est déjà contenue dans le ci-devant abolissant le Monseigneur. Et une « théocratie sans monarque », c’est une régence... ce que n’ont jamais été les « démocraties occidentales ». Franco, oui, a été un régent, mais la « démocratie » espagnole lui a fait subir le même sort qu’aux rois de Saint-Denis... La démocratie c’est la Movida, l’enlaidissement généralisé du peuple... le même que dénoncé par Pasolini en Italie.