Claude Timmerman – Les arcanes historiques du "judéo-christianisme"
29 juillet 2021 21:08, par SertoriusSi les conclusions de cet exposé sont excellentes, le début semble démontrer hélas le présupposé devenu décidément classique présentant Yahvé comme un dieu tribal sanguinaire face à un dieu El relativement tranquille...
Il faut quand même accepter de voir que le but divin de la conquête de Canaan consistait à chasser les Baal issus de El/Bel et leur abominable fausse religion demandant entre autre l’holocauste des enfants par leurs parents (cf l’histoire des 1ers nés sacrifiés avec Abraham l’initiateur historique de leur remplacement par un animal) : même le Lévitique (18 21) et le Deutéronome (18 10) en parlent, ainsi que la plupart des prophètes de façon horrifiée : Isaïe (57 9), Jérémie ("ils ont construit le haut lieu de Tophet dans la vallée de Ben-Hinnom pour brûler leurs fils et leurs filles, ce que je n’avais point prescrit, à quoi je n’avais jamais songé", 7 31), Ézéchiel (16 21) etc.
Le problème est que l’on ne peut chasser une coutume trop bien ancrée et somme toute facile sans en détruire finalement les peuples qui y adhèrent... or si l’histoire biblique ne nous dit pas les avertissements qui ont pu être adressés par Dieu à leurs prophètes (quel que soit son Nom aussi bien que dans le cœur des individus d’ailleurs), elle est bien emplie de Sa patience et des innombrables tentatives de redressement adressées aux Hébreux sur plus d’un millénaire. Et il ne s’agit pas du tout d’une élection concernant un peuple et excluant les autres, puisqu’elle va inclure conditionnellement par la suite les Gentils comme les Juifs, autrement dit l’élection n’est pas impérative mais hypothétique, fonction non de ce qu’un peuple est, mais de ce qu’il fait. Terrible erreur d’interprétation dont on apprécie les épouvantables conséquences depuis l’A.T. jusqu’à nos jours ! Et de cette confusion, on peut dire que Yahvé fait les frais, parce qu’on ne distingue toujours pas mieux la relation de certains faits - de leur interprétation.
Du reste, pourquoi donc Jésus se réclame-t-il obéissant "au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob" , et dit-il qu’il n’est pas venu pour abolir mais pour accomplir ? N’est-ce pas parce que l’amour du prochain et le respect de l’étranger étaient déjà contenus dans l’Exode (22 21) et le Lévitique(19 18) ? Et ces Écritures issues de la tradition de Lévy (par Moïse) et Juda, les 2ème et 3ème fils de Jacob, sont celles dont les Prophètes acclameront par la suite Yahvé Sabaot.