Réforme des retraites : semaine de la dernière chance avant un blocage pour les fêtes ?
18 décembre 2019 15:52, par nicolasjaissonC’est bien d’un modèle de société qu’il s’agit et non seulement des retraites. Dans l’état actuel de la finance mondialisée, il est devenu obsolète parce que vivant trop largement de la dette. En ces temps de taux d’intérêt négatifs, le système financier mondial est en pleine implosion avec une monétisation croissante de la dette par les banques centrales qui avalent tous les jours des dizaines de milliards jusqu’à la nationalisation complète de marchés. Le phénomène est déjà bien avancé en Europe et aux Etats-Unis, où la FED rachète près de la moitié de la dette émise par le Trésor américain, malgré l’appétit pour la dette américaine des investisseurs internationaux.Dans la zone euro, les banques et les assurances sont acculées à taxer les dépôts du fait des différentiels de taux entre leurs actifs et leurs passifs. Le coût de l’assurance-santé a littéralement explosé en Allemagne. Il y a fort à parier que l’assurance-vie et l’assurance vieillesse vont suivre la même trajectoire de pénalisation des cotisants.Les institutionnels de la finance ne peuvent pas survivre dans un environnement de captation de la dette par les banques centrales, car ils sont faits pour fonctionner en économie de marché et non dans une économie étatisée financée directement par les banques centrales. Donc exit de facto les réformes basées sur la privatisation de la dette qui sont en contradiction totale avec la destruction des marchés qui s’accélère tous les jours. A ce titre, toutes les retraites sont concernées : aussi bien celles d’aujourd’hui que celles de demain qui parient sur une continuation des marchés alors que le financement par la dette refinancée par les marchés à coups de trillions est devenu inopérant. La seule solution pour sortir de cette impasse mortelle est de changer de système de création de valeur. La création de fausse monnaie par les marchés nous a fait croire à un mirage égalitaire basé sur les systèmes de charges sociales dont le mécanisme de redistribution a été maintenu artificiellement en vie par les marchés puis par la collatéralisation des dettes de marché par les banques centrales. L’économie réelle laminée par la dette publique doit resurgir d’urgence de ses cendres pour que la création de richesse réelle supplée à la fausse création de richesse monétaire.Est-ce encore possible ? Je crains que non, à moins d’un conflit dévastateur qui permettrait de liquider la dette et de diminuer drastiquement la population.