Les résultats de l’eugénisme moderne (à distinguer de l’eugénisme antique consistant à se débarrasser d’un nourrisson clairement et sans ambiguïté malade ou taré) on le voit chez les races de chiens : bien adaptées à certaines tâches spécifiques mais incapables de survivre livrées à elles mêmes dans la nature et souvent affligées de tares génétiques avec une espérance de vie raccourcie. Les chiens qui parviennent à retourner à l’état sauvage en pouvant survivre sans dépendre de l’homme se sont ceux qui ont subi le moins de sélection eugéniste (les moins domestiqués), le moins de consanguinité et qui étaient de ce fait plus proche de l’état ancestral. Le dingo australien est un exemple de ce type de chien. Les autres races de chiens quand livrées à elles mêmes forment des meutes dans un état physique de délabrement avancés survivant en maraudant à proximité des habitations et zones d’activités humaines dans l’espoir de pouvoir trouver quelques déchets comestibles. Idem chez la poule domestique, incapable de former des populations férales autonomes capables de se perpétuer et survivre sans l’aide de l’homme même sous les climats cléments desquels ses ancêtres sont originaires !
L’eugénisme moderne est dangereux car il élimine des caractéristiques prétendument nuisibles alors que dans la nature tout à une raison d’être ! Par exemple l’anémie falciforme qui dans sa forme déclarée chez les porteurs des deux allèles est invalidante voire mortelle, elle confère en revanche une résistance accrue au paludisme chez les porteurs sains ! Cette tare génétique a donc été préservée dans certaines populations humaines car elle a un avantage adaptatif. En ce qui concerne le phénotype, faire 1m90 pour 90 kg en Scandinavie est un avantage adaptatif, en revanche c’est un handicap majeur pour vivre au fin fond de la jungle camerounaise où là faire 1m40 pour 40 kg est plus avantageux...tout ceci est le fruit de milliers d’année de sélection naturelle...or vouloir reproduire cela de manière artificielle selon des critères plus ou moins arbitraires, délirants, c’est se prendre pour Dieu et prendre le risque d’affaiblir la race voire l’espèce car en éliminant du pool génétique certains traits considérés comme nuisibles ou non désirés on limite en même temps les capacités adaptatives de la race ou de l’espèce. Quand dans un groupe la diversité génétique est faible les capacités adaptatives face à des événements nouveaux dans l’environnement s’en trouve amoindrie.