Un salarié sur deux serait prêt à bouger géographiquement
18 juin 2018 14:11, par brunoPour apporter mon témoignage, après presque 10 années en île-de-France je suis revenu dans ma région d’origine, les Pays de la Loire. La raison principale de ce déplacement - qui doit être la même pour beaucoup de monde - est le prix de l’immobilier et le prix de la vie en général qui est devenu exorbitant. Comment élever une famille dans un 30 m2 ? Mais Paris n’est pas l’endroit pour élever une famille.
Contrairement aux idées reçues, je n’ai pas une si mauvaise opinion des parisiens en général, je trouve les gens assez ouverts, et l’indifférence qu’on peut rencontrer dans les transports en commun n’est pas le reflet des gens en dehors de ce cadre. Les gens ne sont pas désagréables à priori, c’est le style de vie qui les rend froids et grognons.
Bien sûr il y a une population bobo et élitiste à Paris mais on ne la côtoie pas. On côtoie les gens comme nous, c’est-à-dire beaucoup de pauvres…
Non, les vraies raisons de mon départ ont été le coût de la vie, et donc l’impossibilité de se construire un avenir, la cadence au travail, un peu les transports, la saleté. Pour ce qui est des étrangers, je les vois plutôt comme des victimes, ils galèrent comme nous, donc si on peut déplorer une immigration délirante, on ne peut pas leur reprocher grand chose au niveau personnel… Par ailleurs beaucoup sont de culture méditerranéenne donc passent le plus clair de leur temps dehors, ce qui contribue beaucoup à faire « vivre » la ville finalement, les français préférant « s’enfermer » chez eux… C’est à mon sens en cela qu’ils sont un vrai apport s’il faut en trouver un.
Pour ce qui est de la province, je doit dire aussi qu’elle est est au coeur du système pour ceux qui idéaliseraient. Devoir repasser par des garants pour trouver un appart après avoir travaillé 10 ans en CDI est assez humiliant… devoir se racheter une voiture, ou même deux, pour aller travailler n’est pas simple non plus. Sans parler des salaires moins élevés qu’en île-de-France. Alors c’est vrai qu’on prend plus son temps, qu’on a une maison plus grande, qu’on a la nature et tout, mais la violence du système continue de se faire sentir qu’on qu’on fasse.