11 septembre 1973 : l’Empire renverse Salvador Allende
12 septembre 2017 04:10, par MivilleLes médias alignés de l’époque, même de droite, déploraient à l’unisson ce coup d’état contre Allende, en parlant d’un président élu démocratiquement. Très peu relevèrent que Allende avait été élu constitutionnellement, mais non pas démocratiquement : moins de 36% de voix contre une droite divisée en 1970, avec un taux de participation très faible. Le candidat démocrate-chrétien, arrivé troisième, et clairement obéissant à Washington, avait refusé de demander la tenue d’un deuxième tour. On ne peut pas comparer avec la situation du Vénézuela où le chef d’état est appuyé par plus de 60% de la population et fait face à la condamnation la plus violente et unanime des mêmes médias exactement, et notamment du NYT et du WP dont la direction est restée la même.
Pinochet, être par ailleurs détestable, jouissait et allait continuer à jouir presque jusqu’à la fin, confirmé par deux référendums, de l’appui d’au moins 60% de la population bon an mal an, et une grande partie des assassinats imputés au régime (4000) furent le fait de lynch mobs autant que des militaires proprement dits. Pinochet comptait mettre en place un régime de "démocratie totalitaire" sans partis politiques, sans élections mais avec recours aux référendums d’initiative populaire (dont le résultat promettait d’être toujours le plus à droite) de destitution ou de projet de loi et c’est à ce moment où il allait le mettre en place que les banquiers lui ordonnèrent de partir.
On ne peut pas comparer du tout avec la situation vénézuélienne. La gauche chilienne était boudée par la classe ouvrière (très individualiste) et les nombreux réfugiés de cette gauche à l’étranger sont devenus pour la plupart néo-libéraux dès la mode marxiste passée.
En réalité, Allende était un pion américain (un franc-maçon d’obédience américaine pour être plus précis, et le chef d’un parti, par ailleurs peu populaire, de fausse gauche culturelle de typer révolution colorée, genre Rocard) utilisé pour opérer un plan de déstabilisation économique. Un fois la population exténuée, elle était prête à se jeter dans les bras de n’importe quelle dictature se disant pro-américaine. Cette junte militaire n’était pas particulièrement partisane des Chicago Boys dont les mesures fut appliquées : pour sa part elle eût préféré mettre en place un état corporatiste à la Mussolini, mais c’était les Chicago Boys ou bien l’abandon par les USA aux forces du chaos contrôlé sous forme de guerre civile de guérilla sans fin.