Brexit : et si la City était pour ?
6 juillet 2016 15:32, par nicolasjaissonLa BRI est la principale empêcheuse de tourner en rond de la finance internationale, dans la mesure où c’est elle qui édicte les règles bâloises de gestion des risques, les fameux règlements Bâle I, Bâle II et Bâle III qui suivent invariablement chaque nouvelle crise financière. Cette banque a ceci de particulier que ce n’est pas véritablement une banque, mais plutôt un organisme de régulation qui réunit le gratin des experts financiers internationaux, la plupart du temps issus des banques d’investissement ou des banques centrales qui trouvent une nouvelle vie comme spécialistes des risques bancaires. Par exemple c’est la BRI qui a reconnu les dérivés de crédit comme des instruments valide de "transfert des risques", avant que la crise de 2008 ne révèle que ces mêmes instruments étaient utilisés comme des instruments spéculatifs. Les réglementations bâloises servent de base juridique et technique à l’élaboration des directives européennes et anglaises qui en sont la transposition dans leurs pays respectifs. Les DTS, dont il question à propos du yuan, joue un rôle mineur en termes de volumes d’investissement sur les marchés mondiaux. Le gros de la monnaie en circulation serait plutôt représenté par les marchés de dette et les produits dérivés. Or le yuan a loupé le rendez-vous de l’internationalisation monétaire, à cause du volte-face des autorités de Pékin, qui ont mis un terme à la libéralisation des capitaux sur le marché chinois, portant ainsi un coup d’arrêt au développement du marché actions en yuans ainsi que des marchés de la dette dans la monnaie chinoise offshore. Le contrôle des changes a considérablement freiné le Forex et l’intervention constante du gouvernement chinois, qui maintient au plancher les taux d’intérêt, empêche le développement des dérivés de taux et de change. Autant dire donc que le yuan n’est pas près d’évincer le dollar ou l’euro comme monnaie de réserve. Rappelons qu’une monnaie de réserve est surtout une monnaie librement utilisable et échangeable par les investisseurs sur des marchés libres. Or la Chine a nettement rompu avec la capitalisme libéral pour enfourcher derechef le cheval du marxisme-léninisme, dans le cadre de la remise à l’honneur du socialisme patriotique. La Chine limite donc la libre circulation des capitaux , ce qui a eu pour effet d’accélérer considérablement les sorties de capitaux, dues principalement aux remboursement des prêts en dollars US non refinancés.