La loi Gayssot est-elle conforme aux principes de liberté et d’égalité ?
24 mai 2016 15:26, par listenerLa "loi" dite Gayssot est-elle conforme aux principes d’égalité et de liberté ?" Le type même de la fausse piste, du problème mal posé. On raisonne ainsi en juristes américains. On ne va pas demander à une "Cour Suprême" d’avoir la gentillesse de nous dire ce qu’on a le droit de dire ? Quels sont "nos droits" C’est fou.. On est pas au pays de Donald Trump ! On a tous les droits, et sans exception. Point ! C’est cela la "république".
Les principes de liberté et d’égalité ne sont pas en France de droit positif puisque ; conformément à la culture juridique greco-latine, l’homme étant libre par essence, personne n’est en mesure de définir sa liberté et de le définir lui-même car celui qui a le pouvoir de définir et l’égal du défini. Les hommes étant égaux, ils sont tous les droits de se juger les uns les autres.Personne n’est au dessus. Il n’existe aucun interdit possible (le code pénal français ne contient aucun "interdit"). "Il est interdit d’interdire" est un principe du droit moderne.
La loi Gayssot qui n’est en fait pas une loi mais un "acte" du corps législatif atteint le principe de séparation des pouvoirs. En effet, le législateur se fait juge. Elle contient en elle même un fait, des faits, ceux examinés à Nuremberg. Et le législateur n’a pas le droit de juger des faits et des hommes. Surtout si ces hommes sont morts et ont déjà été jugés !
Le problème, c’est que l’on parlotte de la loi Gayssot sans l’avoir lue attentivement. C’est beaucoup plus grave que la "liberté d’expression", principe dont tout le monde se fout. Que l’on lise attentivement la "pseudo-loi" Gayssot et l’on s’aperçoit qu’il s’agit d’une loi-jugement. Un législateur qui juge, c’est quoi, cela ?
Ce texte est donc simplement et évidemment anti-constitutionnel. Le problème est que le "conseil constitutionnel" qui pourrait le constater est lui-même anti-constitutionnel puisqu’il s’arroge un pouvoir législatif (contrôle de constitutionnalité). Nous sommes donc au cœur de la forfaiture d’état instauré par la cinquième république.
Mitterrand avait écrit un livre intitulé "le coup d’état permanent". Sous la cinquième république, régime qui se dit république mais qui est une monarchie louis-philipparde, nous vivons un coup d’état par jour. C’est un mode de fonctionnement, comme en matière d’élection, la trahison permanente. Et les gens sont contents. Alors ?