L’académicien Alain Decaux est mort à l’âge de 90 ans
28 mars 2016 11:49, par Claire ColombiDecaux conteur d’Histoire ? Oui
Dans ce marasme médiatique où l’indigence est devenue crasse, la bêtise reine et où la vulgarité atteint des sommets, l’on peut être tenté de se raccrocher au temps de la RTF et de l’ORTF. Il y avait des hommes et des femmes qui parlaient un français impeccable, possédaient des talents de conteurs, et nous proposaient des émissions de qualité, qui expliquaient l’Histoire, en la rendant vivante. Aujourd’hui toutes les propositions d’émissions se disputent la palme du racolage.
Pourtant, et je respecte ceux qui ont de très bon souvenirs d’enfance de Decaux raconte ou La Caméra explore le temps, ces programmes étaient déjà de la propagande. Tout y pensé dans la matrice des Lumières, du progrès et de la Révolution française comme actes fondateurs de la France.
Les dates, les lieux, les noms de personnages, les petites anecdotes, comme le nom du chien ou le fait de savoir si la princesse de machin aimait le chou-fleur, sont respectés avec rigueur et méthode. Mais pour le reste c’est n’importe quoi, les vrais enjeux sont masqués, les vrais acteurs occultés, le tout noyé dans le larmoyant. Un étudiant de deuxième année en Histoire rigole en écoutant çà.
Bref, ces Castelot, Decaux ou Lorenzi étaient sûrement des gens honnêtes et passionnés mais ils ont fait passer leurs idéologies avant la rigueur historique, préférant une belle histoire pleine de rebondissements, ayant besoin de crimes, de trahisons, de mystères pour accrocher le public. L’Histoire était contée, racontée mais jamais expliquée pour être véritablement comprise. Ils n’ont fait que servir le système et le système les a remerciés pour cela. Decaux à fini à l’Académie française, pour services rendus à la République.