À la télé, sa voix, sa gestuelle, son énergie étaient des plus singulières. L’académicien Alain Decaux est mort, dimanche 27 mars, à l’âge de 90 ans. Écrivain et biographe, il a publié de nombreux ouvrage dont Letizia : Napoléon et sa mère, récompensé par l’Académie française, où il est entré en 1979. L’historien a aussi été ministre délégué en charge de la Francophonie dans le gouvernement de Michel Rocard, entre 1988 à 1991.
Le « reporter de l’histoire » à la télé
Ce n’est pas un hasard si plusieurs imitateurs (à commencer par un certain Thierry Le Luron) ont moqué ce qui faisait le plaisir enthousiaste à écouter et voir Decaux dans la petite lucarne. Car Alain Decaux était avant toute chose un reporter en voyage dans le passé. Un reporter au voyage arrêté, certes, mais devant le spectacle de cet homme-tronc, filmé en action, le téléspectateur suivait l’histoire de l’Histoire, tout heureux de croiser grands événements, et personnages illustres ou anonymes de nos livres de classe.
Sa paire de lunettes sans cesse enlevée et retirée, façon Pivot, ponctuait les chapitres du récit. Au fil des minutes, on voyait ainsi de plus près, et l’on prenait aussi un peu de hauteur. Le savoir se donnait au plus grand nombre. Une télé noble et populaire. De 1969 à 1988, Alain Decaux raconte était ce rendez-vous mensuel où, seul face à la caméra, ce conteur parlait tout en mémoire pendant près de 45 minutes.
Il n’avait pas recours à l’instrument du prompteur, cet engin qui permet à la plupart de nos présentateurs de lire leur texte et qui parfois peut vous vider le regard. Avec Decaux, on voyait en direct un homme penser son discours. Car le récitant Decaux s’ingéniait à vous déplacer dans le temps. Mais bien avant ce rituel de seconde partie de soirée devenu iconique, et diffusé par Antenne 2, il y eut La caméra explore le temps de 1957 à 1966. À cette époque, la télévision découvrait le monde, l’espace, la science, et toujours en direct. Une ivresse.
Lire la suite de l’article sur francetvinfo.fr
Alain Decaux raconte la Terreur en 1793 :