Ça tombe vraiment bien, cet état d’urgence pendant la grande soupe parisienne du climat.
Tout à l’heure, la télévision diffusait des images de manifestations contre le carbone, qui avaient lieu partout dans le monde. Les gens avaient dans le regard une lueur qui en disait long sur leur volonté d’en finir avec ces maudits atomes. Sur une autre chaîne, des intellectuels se félicitaient en avance du succès de la COP21, martelant qu’à présent, le défi était de fixer le prix du kilogramme de carbone.
En bref, nous haïssons notre chair et nous empruntons à intérêt pour notre sang : elle est quand même forte, la Bête.
Pendant ce temps, notre environnement verdit de plus en plus, la calotte glaciaire arctique augmente, les jeunes de 18 ans et moins n’ont connu aucun réchauffement climatique, et les tempêtes ne sont ni plus fortes ni plus faibles qu’avant.
La Terre, elle, continue de tourner, propulsée par le rayonnement thermique de l’immense connerie d’une humanité qui, lentement mais surement, accepte de payer pour respirer.