La Grèce ou la défense de la démocratie
29 juin 2015 14:38, par nicolasjaissonCertes le PIB grec a reculé de 25% et ce principalement entre 2010 et 2013. Mais d’où vient cette chute ? Principalement du recul des dépenses publiques qui sont incluses dans le calcul du PIB. Il faut rappeler que la Grèce vivait largement à crédit et qu’elle en a fait un fort mauvais usage. Elle a profité de la manne bancaire, l’argent emprunté à 2% ou 3% grâce à la BCE, pour pratiquer la relance par la demande, c’est-à-dire en augmentant démesurément le nombre de ses fonctionnaires. La masse salariale créée par ceux-ci étaient sensée tirée la croissance économique. C’est exactement l’erreur commise par la Gauche du « Programme commun » dans les premières années du septennat de F. Mitterrand. Résultat : quand les banques ont fermé le robinet, la croissance s’est effondrée. Comprendre que les fonctionnaires ne pouvaient plus être payés comme avant. Et comme la Grèce pratique de surcroît une mise à la retraite précoce, ces dépenses ont été accrues par des retraites non financées que l’Etat grec est incapable de payer sans les subsides de l’Europe. La faute du recul de la croissance n’est donc pas tant à chercher dans la monnaie unique, que dans les inepties de la politique économique pratiquée par la Grèce depuis son entrée dans l’UE puis dans la zone euro. La faute n’est donc pas totalement à rejeter sur les dictateurs bruxellois qui mettraient le couteau sous la gorge des inventeurs de la Démocratie en des temps immémoriaux, bien que le laxisme en matière de création monétaire ait été pour beaucoup dans l’entretien de politiques économiques hostiles au travail et à l’entreprise, au sens noble du terme. L’Europe paie aujourd’hui le prix d’avoir favorisé la corruption des gouvernants et de leurs populations devenus incapables de se diriger eux-mêmes. A force d’avoir fait croire aux lendemains qui chantent grâce à la magie de la création monétaire par les banques d’investissement, la gabegie débouche sur l’incompétence des nouvelles équipes au pouvoir incapables de définir une ligne de conduite autre que celle consistant à louvoyer entre les échéances de remboursement. Certes il est pénible de subir les vexations de Berlin toutes le semaines, lorsque A. Merkel vient vérifier que les Grecs ont avancé dans les réformes. Mais Tsipras comme Varoufakis ont été incapables d’échafauder un plan B susceptible de négocier dans le calme une sortie de la base euro sur la base d’un nouveau modèle économique. Ils espèrent encore et toujours rester dans l’euro.