Alain, comment ne pas mentionner la clairvoyance de Garaudy, qui se battait justement pour la réconciliation entre marxistes et chrétiens ? Le parti s’est débarrassé de lui, Marchais a sûrement essayé de faire du Garaudy sans Garaudy, mais ça ne pouvait pas marcher, et Garaudy s’est évadé dans l’admiration pour l’islam, sa mystique, sa poésie, son sens de la justice. Il aurait sûrement, dans la nouvelle redéfinition de l’échiquier, de bonnes idées, très simples et très fortes. Heureusement, comme dans sa jeunesse, c’est la Russie qui redevient notre aimant, et c’est très bien. Les enragés du nationalisme sanglotant l’oublient toujours : nous avons toujours eu un besoin vital de la pensée étrangère, Zemmour, plus chauviniste que Le Chauve, oublie que Corneille traduisait de l’espagnol, Montesquieu interprétait le persan, De Gaulle écrivait en "traduit du latin", etc etc. Tiens, par exemple, se souvenir qu’on a un pape argentin, et humoriste, et nettement plus créatif que nos saintes huiles ... , ça aide.