François Rebsamen, homme de secrets, entre au gouvernement
3 avril 2014 20:40, par GaillardIl faut lire les deux quotidiens de Dijon le 9 août 1945. Ils publient l’avis de recherche par la Cour de Justice (atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat) d’Erich Rebsamen, en fuite. L’article est accompagné d’une photographie du père de François Rebsamen en uniforme militaire allemand, prise à Dijon durant la guerre au sein d’un groupe d’officiers allemands. Erich Rebsamen est né à Stuttgart le 9 janvier 1917. Il n’est nullement d’origine russe et les "renseignements" fournis par Yves Bertrand sont un tissu d’erreurs.Ni un Alsacien "malgré nous" comme le prétend le maire de Dijon (L’Express, 26 avril 2001). Inquiétant de la part d’un directeur général des RG. ! Curieusement, alors qu’il est citoyen helvétique, protégé, il débarque à Dijon en novembre 1939 alors que la guerre menace. Il travaille comme mécanicien puis chef d’atelier au garage Renault et n’est nullement un "fonctionnaire protestant" (Libération, 15 mai 2003). Dès l’arrivée des Allemands, il se met à leur service (interprète) et se livre à une collaboration économique fort bien rétribuée (pneus, véhicules, etc.). Il quitte alors sa compagne pour vivre de façon fort joyeuse avec la fille d’un professeur à l’Ecole de médecine de Dijon, conseiller municipal (de droite) avant guerre (et nullement "adjoint au maire") le Dr Edouard Agron. Cette jeune femme, Denise Agron n’était nullement une "catholique de Perpignan". Il l’épouse le 27 octobre 1943. Elle a 19 ans. La fin de la guerre approchant, Erich Rebsamen quitte précipitamment Dijon, vit quelque temps à Paris, ne manque pas de moyens financiers (le couple vit à l’hôtel Bristol !) . Erich Rebsamen est arrêté à Paris comme agent à la solde de la Gestapo (5ème colonne depuis 1939). Les personnalités socialistes le président Guyot du CDL et le préfet Lhuillier réclament son renvoi devant le tribunal militaire. Conduit au camp de Drancy, il est relaxé le 25 octobre 1944 grâce à ses relations Renault, firme liée aux Nazis. Il va à Bâle. Denise revient à Dijon où l’on rafraîchit sa coiffure. Le Dr Agron mobilise ses relations. Il revient à Dijon quand l’oubli intervient. Non-lieu fin 1945, mais en réalité seule sa citoyenneté helvétique lui permet d’échapper à la Cour de Justice. De retour à Dijon, Erich Gottfried devient Eric Godefroy. Il travaille toujours dans l’automobile. Il chasse avec la bourgeoisie d’affaires.. Décédé le 19 février 1974 à Dijon. La seule bio du père du ministre. Celui-ci possède ainsi la nationalité hevétique