Nommé aujourd’hui ministre du Travail, de l’Emploi, et du Dialogue social du gouvernement Valls, François Rebsamen, est passé de la Ligue communiste révolutionnaire au Grand Orient de France. Quant à ses origines familiales, elles restent assez floues.
Né le 25 juin 1951 à Dijon (Côte-d’Or), « Rebs », comme on le surnomme au Parti socialiste, a toujours été d’une très grande discrétion sur ses origines familiales, ce qui explique ce vide sur sa page Wikipédia par exemple. Libération (15 mai 2003) décrivait son père comme « alsacien » et « fonctionnaire protestant » et sa mère comme une « catholique de Perpignan ». Dans Les Carnets noirs de la République, on apprenait qu’Yves Bertrand, directeur des Renseignements généraux de 1992 à 2004, avait noté, sur le sujet, ces quelques mots énigmatiques :
« Père Rebsamen serait un ex-agent de la Gestapo d’origine russe. Un Rebsamen russe s’installe à Dijon en 39 – photo de lui en uniforme d’officier Gestapo. Ça se passe à Dijon. S’est marié avec la fille d’un maire adjoint de Dijon qui est intervenu pour qu’il ne soit pas jugé trop sévèrement. Rebsamen né à Dijon en 1951. Sa mère = la fille d’un ex-adjoint de Dijon. Père = Erich Rebsamen. »
Notons que si ces deux Rebsamen étaient liés comme père et fils, cela n’augurerait en rien d’une quelconque proximité de François Rebsamen avec le nazisme, puisque l’idéologie, comme chacun sait, ne se transmet pas par le sang...
Titulaire d’une maîtrise de droit et d’un DES de sciences économiques, François Rebsamen a, de son côté, d’abord milité aux Jeunesses communistes révolutionnaires, puis à la Ligue communiste révolutionnaire jusqu’à sa rencontre avec Pierre Joxe en 1974. L’ayant suivi au Parti socialiste, il deviendra son chef de cabinet (1984-1986 et 1988-1991), puis directeur-adjoint au cabinet de Laurent Fabius (1992-1993), enfin conseiller technique au cabinet de Jean-Jack Queyranne, ministre des Relations avec le Parlement.
Depuis 1989, François Rebsamen est membre de la loge Solidarité et progrès du Grand Orient de France à Dijon (L’Express, 6 janvier 2012). Ce « pilier du Grand Orient de France » (Le Point, 3 janvier 2013) ne fait d’ailleurs pas secret de son appartenance maçonnique, ayant même tenu un meeting le 14 février dernier dans la salle César Zermati, qui sert de temple aux loges locales du Grand Orient de France, dans le cadre de sa campagne pour les élections municipales de 2014.
Politiquement, François Rebsamen est considéré comme « le bras armé de François Hollande ». Maire de Dijon depuis 2001, sénateur de la Côte-d’Or depuis 2008, il était président du groupe socialiste au Sénat depuis 2011. Il avait pris le contre-pied de François Hollande pendant la campagne des élections présidentielles de 2012, par son opposition au non-cumul des mandats.