Il y a 70 ans : l’enfer sur Dresde
15 février 2015 09:04, par dolf85% de dresde fut détruit.
C’est Churchill qui a décidé que l’annihilation totale d’une ville allemande, sous le nez des Soviétiques pour ainsi dire, enverrait le message souhaité au Kremlin. La RAF etl’USAAF ont pu, pendant un certain temps, porter un coup dévastateur contre n’importe quelle ville allemande, et des plans détaillés pour une telle opération, connue sous le nom « Opération coup de tonnerre », avaient été méticuleusement préparés. Pendant l’été 1944, cependant, lorsque l’avance rapide depuis la Normandie a permis de croire que la guerre serait probablement gagnée avant la fin de l’année, et que les pensées étaient déjà tournées vers la reconstruction d’après-guerre, une opération du style coup de tonnerre a commencé à être vue comme un moyen d’intimider les Soviétiques. En Août 1944, un mémorandum de la RAF a souligné que « la dévastation totale du centre d’une grande ville [allemande] … serait de nature à convaincre les alliés russes … de l’efficacité de la puissance aérienne anglo-américaine ». [13]
Pour aboutir à la défaite de l’Allemagne, une opération coup de tonnerre n’était plus considérée comme nécessaire au début de 1945. Mais vers la fin de Janvier 1945, alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Yalta, Churchill a montré tout à coup un grand intérêt pour ce projet, a insisté pour qu’il soit exécuté ‘’Tout de Suite’’, et a spécifiquement ordonné au commandant en chef des bombardiers de la RAF, Arthur Harris, de rayer de la carte une ville à l’est de l’Allemagne. [14] Le 25 Janvier le Premier ministre britannique a indiqué où il voulait pulvériser les Allemands, c’est à dire quelque part » dans leur retraite [à l’ouest] de Breslau [maintenant Wroclaw en Pologne] ». [15] En termes de centres urbains, cela correspondait à l’orthographe D-R-E-S-D-E-N. Que Churchill lui-même ait été derrière la décision de bombarder une ville à l’est de l’Allemagne est également mentionné en allusion dans l’autobiographie d’Arthur Harris, qui a écrit que « l’attaque de Dresde était à l’époque considérée comme une nécessité militaire par des gens beaucoup plus importants que moi-même. » [16] Il est évident que seules des personnalités de la trempe de Churchill étaient capables d’imposer leur volonté au tsar des bombardements stratégiques. Comme l’historien militaire britannique Alexander McKee l’a écrit, Churchill « voulait écrire [une] leçon dans le ciel nocturne [de Dresde] » à l’intention des Soviétiques.