Chômage : la courbe qui défie le président…
30 octobre 2013 19:57, par Philippe de MacédoineRegardez ce débat attentivement, il est très instructif sur la forme.
Commençons par les participants :
un expert (M. Sapir) dont les positions sont connues (sortie de l’Euro).
deux politiciens un du PS un de l’UMP ;
une journaliste spécialisée, membre du sérail ;
un journaliste animateur au service des politiciens ;
deux intervenants par webcam (quelle horreur) ; un encarté PS et un encarté UMP.
Et c’est parti. Il faut absolument regarder le socialo-sophiste. Il est brillant.
il est d’accord tout le temps // c’est une méthode pour étouffer toute contradiction et changer de sujet. Cela permet de s’en tirer à bon compte à tous les coups ;
quand M. Sapir montre des signes d’énervement, il le dénigre (l’épisode du concerné consterné) // c’est pour essouffler l’adversaire et lui couper le micro le temps qu’il se calme.
il a fait référence à deux visites, pas une de plus. Mais il les a serinées tant de foi que ça démontre que 1 - normalement il ne sort jamais de son bureau et 2 - il a eu un accueil comme n’importe quel industriel sait en faire quand il reçoit un client ou un politique. Ca sent bon les tournées de cognac et de barreaux de chaise.
A l’inverse M. Sapir a été broyé. Non habitué aux subterfuges des sophistes, il s’est emmuré dans son discours d’expert. Les politiciens ont, par leur langage, réussi à faire croire que eux sont les pragmatiques et les experts sont tous juste bons à rester dans leur bureau poussiéreux.
Le journaliste, pour sa part, a tout fait pour que le débat reste centré sur la fiscalité afin de voir les politiques faire semblant de s’opposer.
Notez que le socialo-sophiste a quand même dit quelque chose que j’approuve, il n’y a pas tant de différence entre le coût horaire du cadre allemand et celui du cadre français. Je peux le confirmer chiffres réels à l’appui.
Or, le seul sujet de fond a été mis en avant par M. Sapir et la journaliste : la faiblesse des marges dégagées par les entreprises. C’est ça le sujet, pas un autre. Voici des raisons :
les entreprises recomposent les stocks qu’elles avaient vendus pour dégager du cash ces dernières années ;
la bourse étant basse, les gains sur produits financiers des entreprises se voient amoindris (serpent qui se mord la queue) ;
les clients ne paient plus le prix ;
l’informatique généralisée augmente considérablement le coût de l’ingénierie pour un gain misérable ;
l’euro et la fiscalité ont un impact dérisoire à côté de ce que je viens de lister.