Donc, Alain a serré les dents jusqu’au bout et maintenant il se décrispe la mâchoire. Inattendu. La porte claque encore, on dirait. Chaud patate, comme nous tous ; normal, vu la tournure hallucinante du drame, et le mal qu’il s’est donné pour ramener des voix au parti depuis des années.
C’était la première fois que je votais Le Pen, pour faire barrage à Macron, le vrai danger. J’y reviendrai peut-être comme vote-sanction au second degré contre les profiteurs intéressés mais pas plus, étant donné la bouillabaisse pas fraîche qui se prépare.
J’acte surtout que, et quoiqu’il soit ici volontiers conspué pour s’être présenté, Asselineau a raison dans le fond avec Jean-Jacques Goldman en bande originale : le FN ne sera jamais rien de plus qu’un outil - à quel point consentant, on ne le saura jamais - à faire élire confortablement des traîtres à leur pays et à son peuple, conformément d’ailleurs au plan de Mitterrand (ça, c’est moi qui rajoute, car Mitterrand ne voulait que faire gagner le PS contre le RPR).
La vérité, c’est que la majorité du pays supporte le choc, trouve qu’il ne vit pas trop mal malgré la détérioration constante véritablement amorcée au milieu des années 1970, et croit encore en ses médias possédés par l’État, la banque, l’armement ou le luxe et tout le monde fait "assis !" quand le sucre est tendu devant le museau : la boucle est bouclée, n’en demandez pas plus.
Je refuse d’attendre que 51% se sentent suffisamment malheureux pour réussir à briser leur conditionnement : ce n’est pas raisonnable, ni juste, même pour les 33% (au moins) qui tirent vraiment la langue, et j’en suis, fouchtra. Donc, je vais sûrement devenir abstentionniste actif et me replier en base autonome durable, vu le paysage politique et le fait que j’en ai marre d’attendre auprès de guignols asservis par le rôle que leur a créé le système (le système créé les acteurs dont il a besoin).
Allez, je vous quitte : il faut que je rentre dans la mondialisation (ah mince, j’avais encore oublié ; heureusement que Manu est là pour me le rappeler).