Tareq Oubrou sur France Culture
12 août 2012 01:13, par KhushaybanPhilosophe, théologien et imam. Voilà trois fonctions bien contradictoires que semblent pourtant incarner en lui M. Oubrou. Un trois en un, voilà qui est bien intéressant. Voyons ce que ce monsieur a à nous raconter.
Sa réaction à l’affaire de Gennevillier, un Imam qui se référe au droit du travail pour commencer, voilà qui est fort intéressant, mais serait-il également avocat en droit social en plus d’être philosophe, théologien et imam ? Son argumentation sur l’activité dans le monde musulman pendant Ramadan est d’une pertinence désarmante !
Il s’exprime enfin sur la question religieuse. Après avoir donné des avis généraux sur le jeune, il se fait piéger par la journalise qui repose une question selon un angle juridique en s’appuyant sur le dogme sacro-saint de la laïcité ; en lui répondant, il entre sur un terrain qui n’est pas (censé être) le sien et n’est donc absolument pas convaincant si ce n’est pour ceux qui sont déjà acquis à sa cause, mais dans ce cas on se pose la question de l’utilité d’une intervention sur une radio de ce type, à moins que la tentation de la célébrité ne soit le véritable moteur.
Et le voilà parti sur son interprétation bien singulière de la Loi islamique. Alors déjà, il faut savoir M. Oubrou qu’un Imam n’a comme fonction que celle de diriger la prière, c’est ainsi qu’on lui demande de connaitre les rites et le Coran pour pouvoir officier. Mais en aucun cas, il est une référence obligée pour des questions de jurisprudence religieuse. Il peut donner des conseils effectivement, mais s’il n’a pas de formation spécifique, un imam peut très bien être le boucher du quartier. Une fatwa n’est pas un anathème certes, mais ce n’est pas un simple conseil non plus, c’est un avis juridique qui peut être donné uniquement par une autorité juridique islamique, un cadi, un ’alim et qui va avoir autorité pour la personne concernée. Vous n’avez pas M. Oubrou à donner de fatwa. Il enchaine rapidement imam, mufti, comme si cela était synonyme alors que les deux fonctions sont bien différentes même si il est évident qu’un mufti de par son niveau de connaissance pourra tout à fait être imam mais l’inverse n’est pas vrai.
Le musulman prend la responsabilité de jeuner ou de rompre le jeune. Bravo M. Oubrou, voilà comment sacrifier les principes et les valeurs religeuses sur l’autel de la décadence individualiste de notre société !