Un principe n’est pas une loi. Le cadre étatique n’est pas un cadre de principe, mais un corpus de loi. Le cadre de la démocratie française se réalise en permanence par-delà son droit, son devoir, et n’est au fond que l’expression des expressions que les médias relayent, et, ne les relayant toutes pas, l’exclusion par conséquent d’un en-dedans de droit dans un en-dehors de fait. L’illégale marginalisation des dissidences politiques opérée par les médias tire son apparente légitimité du caractère privé des supports médiatiques que cette ostentation exige pour se manifester, et être. Les médias, privés ou publics, sont-ils, en dépit des intérêts politiques qui sont les leurs, habilités à choisir et à exclure, au nom de ces mêmes intérêts, et de leurs principes respectifs ?
A 17 ans, pour la première fois, j’écoutais Alain Soral. Son éjection de l’espace de fabrication du consensus devait en elle-même chercher les raisons et le sens de cette discrimination. Je comprenais progressivement cette analyse, faite à partir de lui-même, et grâce à lui, le pourquoi de son éviction. Il devenait clair qu’Ils travaillaient, tous, malgré leurs différences et divergences (apparences d’apparences), à l’édification d’une même logique, sans référent négatif. A ce titre, l’élément négatif, en raison d’une politique d’ostracisme silencieuse, perdait, ne pouvant se faire entendre, la puissance dialectique propre à sa négativité. A ce niveau, Hegel a juste ; l’actualisation de la puissance a besoin de visibilité, par suite, de reconnaissance, par conséquent d’un espace que peuplent les locuteurs ; car c’est de l’écho seul qu’elle suscite dans son voisinage qu’elle tire sa réalité. Lui supprimer l’espace que nécessite la possibilité de son écho, c’est, au fond, la supprimer simplement, en tant que phénomène, et l’abaisser à la l’impuissance malheureuse du stoïcien. Cette logique sans autre, constamment « débattu » dans l’espace médiatique, pense épuiser sa profondeur dans les problèmes liés à l’espace et à son extension spatiale. Les questions relatives à sa valeur qualitative n’ont quant à elles aucune place dans un débat sclérosé par les fins basses de l’ingérence, de l’interventionnisme, des délocalisations et de l’Europe.