Les tatouages et les tatoués
Deuxième partie (et fin)
En fin de compte, la tendance du tatouage n’est pas un phénomène isolé. Il reflète une société qui a perdu le sens de la permanence, le respect des traditions et l’importance de ce qui compte vraiment. Nous marquons notre peau parce que nous ne savons plus comment marquer notre vie de véritables accomplissements. Nous remplissons notre corps de dessins parce que nous avons vidé l’esprit de son sens.
Les tatouages ne sont ni un art, ni une liberté, ni une identité. Ils sont la cicatrice volontaire d’une société en déclin, trop distraite par ses caprices pour reconnaître la perte des valeurs cachées sous l’encre.
L’essor des tatouages n’est pas un hasard. Il s’inscrit dans cette même culture qui glorifie le vulgaire, qui transforme le banal en spectacle et l’éphémère en norme. La peau transformée en toile bon marché n’est qu’un symbole supplémentaire du déclin du sérieux, de l’élégance et du respect.
Des peuples forts se sont distingués par leurs accomplissements, leurs œuvres, leur grandeur. Aujourd’hui, nous nous distinguons par des marques ineptes sur notre peau. Quel avenir pour une société qui, au lieu de laisser sa marque dans l’histoire, se limite à se gribouiller l’épiderme ?