Histoire du premier déclin français – Partie II : Guerre, famine et absolutisme
10 septembre 18:21, par FernandezPas mal.
Si je peux me permettre, quelques précisions venant d’un admirateur du roi (honnête je l’espère) :
Les guerres entre l’Angleterre et la France à cette période forment une Seconde guerre de Cent ans (1689-1815), montrant bien là qu’aucune paix n’est possible avec la perfide Albion (Céline avait tout compris)... La preuve avec la guerre de Succession d’Espagne où la France était légitime à réclamer la couronne. Par contre, oui il a trop aimé la guerre (et il le dit... Comme Napoléon !)
Il faut insister sur l’influence de Colbert (Dessert parle de "serpent venimeux") et Louvois, c’est eux qui influencent le roi, pas pour rien qu’on parle de règne personnel de Louis XIV à la mort de Louvois (1691) voire de "fin de l’âge des vizirs". Certes, le roi n’est pas une marionnette mais il écoute et donne des pouvoirs colossaux.
Louis XIV était à la hauteur du royaume, il l’aimait et aimait par dessus tout l’Etat (d’où cette phrase avant de mourir : "je m’en vais mais l’Etat demeurera toujours"). Il y a une filiation claire entre Louis XIV-Napoléon et De Gaulle là-dessus (même un historien académique comme Sarmant le dit).
Oui la famine. Les morts de faim dépassent les morts de la Première Guerre mondiale côté français. Oui c’est honteux ! Et Louis XIV est en partie responsable avec cette guerre qui n’en finit pas et de mauvaises décisions… Mais pas les problèmes climatiques ni de la dureté matérielle d’une époque où perdre un enfant est moins grave que perdre une vache..
A ma connaissance, aucun historien (même Goubert) ne critique le "Vieux-Roi" après le grand Hyver 1709 : tous louent son sens de l’Etat et sa dignité malgré les malheurs.
Oui, pour les paysans sa mort est, si ce n’est une délivrance, au moins pas une grande perte car les moissons sont là en ce mois de septembre 1715 (Chaline). Son cortège funèbre a même été chahuté/sifflé.
Pour moi, c’est à sa mort que tout fout l’camp : plus aucun roi ne sera à la hauteur, les financiers prennent le pouvoir définitivement, on redonne au Parlement le pouvoir qu’il ne mérite pas... Bref, on prend les défauts de l’Angleterre.
Comme le suggérait Stéphane Blet, il faut lire le Louis XIV de François Bluche : c’est la légende dorée du roi mais qu’est-ce que c’est bien écrit et patriote ! Je conseille également Thierry Beaussant (Le Roi-Soleil se lève aussi et Louis XIV : artiste) c’est court, bien écrit et fait par un passionné.