Tu peux bien prendre Gaza, la raser pierre après pierre, croire qu’en effaçant la carte, tu redessineras l’histoire. Mais c’est une illusion pour enfants mal sevrés. Ce chemin-là, une fois emprunté, transforme le conquérant en créature de poussière : ce n’est pas la terre qui change, c’est la mentalité. Et elle ne connaît que deux issues : la fureur ou la folie.
On t’a vendu l’idée d’un paradis à reconquérir. Un mirage. Car si c’était vraiment l’Eden, tu n’attendrais pas un messie pour y poser ton trône. Il n’y a pas de paix là où le sol est pavé de mensonges et d’exils. Et ceux que tu accuses de voler ta lumière ? Ce ne sont pas des ombres étrangères, mais les reflets de ta propre trahison. Des fils perdus, grimés en ennemis, que tu préfères haïr plutôt que reconnaître.
Alors, pour ne pas sombrer, tu t’accroches à une vieille promesse, à l’idée qu’un jour viendra un sauveur — un type sans prépuce, selon la tradition, surgissant dans les cendres comme une mauvaise fable biblique version Disney. On attend la magie, on ferme les yeux sur la boucherie, et on continue le conte, en espérant que cette fois, il finira bien.
Mais les contes ne mentent qu’à ceux qui les écoutent. Les autres voient la main derrière le rideau, le sang sous le vernis, et comprennent que le royaume n’est pas en danger. Il est déjà tombé.