Youssef Hindi situe l’origine du « projet de domination juif » dans la captivité à Babylone. Mais il confond ici un basculement historique réel avec un dessein collectif fantasmé, glissant peu à peu d’une lecture critique à une interprétation erronée. La Bible ne cache rien de ce qui s’est produit dans ces temps troublés : elle le rapporte avec précision, mais dans une logique qui échappe aux constructions politiques ou complotistes.
Lorsque les Assyriens puis les Babyloniens déportèrent les tribus d’Israël, ils repeuplèrent les villes avec des peuples étrangers (2 Rois 17:24). Or ceux-ci furent frappés par des attaques de lions — « car ils ne connaissaient pas la manière de servir le Dieu du pays » (v. 25-26). Le roi de Babylone fit alors ramener un des prêtres déportés pour enseigner le culte de YHWH aux nouveaux arrivants (v. 27). Mais cette greffe donna un fruit étrange : « ils craignaient l’Éternel et servaient leurs dieux » (v. 33).
Ce syncrétisme, fondé sur une connaissance sacerdotale transmise à des initiés païens, donna naissance à une lignée ambiguë : des Babyloniens d’apparence israélite, pétris d’occultisme, devenus maîtres dans l’art de paraître fidèles. Jésus les démasquera : « Vous êtes des hypocrites », terme grec désignant les acteurs masqués. Et l’Apocalypse les nomme clairement : « ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan » (Apocalypse 2:9).
Ce n’est pas « le peuple juif » qui fut à l’origine de cette corruption, mais une classe spirituelle double, issue d’un travestissement historique. C’est elle qui, croyant protéger Dieu, crucifia son Fils. Et c’est elle qui aujourd’hui encore, sous des apparences religieuses ou nationalistes, manipule l’histoire en vue d’un règne mondial. L’actualité en Israël ne fait que révéler l’accélération d’un plan annoncé : celui de l’avènement de l’Antéchrist, homme de mensonge porté par ceux qui usurpent le nom saint.
Mais la fin a été dite dès l’origine : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme… elle t’écrasera la tête » (Genèse 3:15). Cette "race de vipères", pensant anéantir Jésus par la croix, a au contraire accompli, à son insu, le dessein éternel de Dieu. Ce qu’ils croyaient victoire fut leur condamnation : car la croix ne fut pas l’échec du Christ, mais sa victoire sur le monde.