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Il fut un temps — pas si lointain — où l’ambiance communautaire se résumait au *Raï*, à *Casbah Café* et aux fantasmes colorés d’un *Marrakech sur Plage*. Le Maghrébin, star de la diversité folklorisée, servait alors de vitrine exotique à une France qui se rêvait tolérante.
Mais les temps ont changé. Depuis que certains "beurs" sont désormais étiquetés comme "antisémites" — comprendre : critiques du sionisme ou simplement solidaires de la cause palestinienne — le casting de la diversité a été revu. On cherche de nouveaux visages, plus dociles, mieux calibrés, moins chargés symboliquement.
Et voici que surgit une nouvelle stratégie : mettre en avant une autre minorité, en l’occurrence la communauté noire, soigneusement gonflée médiatiquement, présentée comme la nouvelle héroïne de l’antiracisme contemporain. Ce n’est pas innocent. Car dans ce nouveau récit, le Maghrébin est redéfini : non plus victime, mais coupable. Coupable d’antisémitisme, d’homophobie, et surtout — ironie suprême — d’esclavagisme.
Le mécanisme est habile : en construisant une fausse fraternité de douleur entre la communauté juive et la communauté noire autour d’un "oppresseur commun" — le Maghrébin — on prépare une inversion du triangle victimaire. Le bourreau d’hier devient l’allié d’aujourd’hui ; la victime d’hier devient le suspect d’aujourd’hui.
Dans cette nouvelle partition, la communauté africaine devient le nouveau *bélier* de l’ingénierie sociale : mise en valeur, médiatiquement sacralisée, elle est appelée à servir d’arme symbolique contre les Arabes musulmans, jugés trop fiers, trop nombreux, trop solidaires, et surtout — trop politisés.