C’est vrai que le monde a changé. À une époque caresser la croupe (pas forcément incendiaire) d’une fille, pouvait vous valoir sa désapprobation, sans toutefois en faire un fromage. Genre : "Non mais dis, pour qui tu me prends ?" Ça n’allait pas plus loin. Surtout si l’évincé n’insistait pas.
Ou alors, si la caresse ou le pinçage provoquait l’émoi de l’intéressée, il pouvait y avoir une forme d’acceptation exprimée par un étonnement hypocrite, mais assorti d’un beau sourire engageant à poursuivre. Et puis, et puis, des pimbêches hermétiques à toute entreprise de séduction ou se sentant exclues de celle-ci, se sont mises à considérer qu’on les prenait pour de la vulgaire barbaque (ce qui est parfois d’ailleurs le cas. Faute de grives...) et ont rameuté leurs sœurs en les persuadant qu’il s’agit-là, d’une odieuse agression sexuelle, avec en prime, la circonstance aggravante, d’une considération sexiste, dégradante qui ravale la victime, au rang de la bête.
C’est ainsi, je suppose que naquit le féminisme, qui lui, pour le coup, loin d’émanciper ses adeptes, les a véritablement réduites à l’esclavage charnel (entre autres) sans lesquels les formes de réussite sociale sont plutôt rares.