Macron et le pape ont même patron, mais ce n’est pas Dieu
24 avril 01:44, par Koussikoussa La Merguez c’est Français, respect mon autorité !Il ne suffit plus de dire qu’Emmanuel Macron incarne la duplicité ; il faut le dire avec la gravité d’un oracle ancien, car l’homme ne fait plus illusion. Sous ses airs compassés, ses envolées lyriques en carton-pâte, se dissimule un cœur d’ambassadeur sans cause, d’argile politique façonnée par les vents de Washington, de Tel-Aviv ou de Bruxelles, selon l’heure et l’auditoire.
S’il fallait aujourd’hui qu’un beau gosse, s’assoie sur le trône de France, auréolé non de vertu mais de lucidité impitoyable, il proclamerait ceci : la République reconnaît l’État d’Israël comme un État voyou, non par haine, mais par fidélité à la vérité historique, juridique et morale. Ce qui fut jadis l’expression d’un droit à l’existence est devenu l’art de nier celle des autres. La paix y est un mirage cyniquement entretenu, comme une oasis peinte sur le mur d’une cellule.
Mais la vérité ne se cache pas toujours dans les traités ou les résolutions onusiennes ; parfois, elle prend la forme d’un regard. Celui, par exemple, d’une petite fille palestinienne dans un avion présidentiel. Une enfant aux traits tirés, au silence plus criant que mille bombes, assise non loin de Macron, ce chantre de l’humanisme de façade, ce manager de la compassion calibrée pour la caméra. La scène aurait dû être bouleversante. Elle fut obscène.
Car que peut bien signifier l’image d’un président posant avec l’enfant d’un peuple meurtri, sinon l’illustration parfaite de l’hypocrisie contemporaine ? Un tableau vivant, peint aux couleurs du cynisme. Le regard de l’enfant, lui, ne jouait pas. Il transperçait le costume, les flashs, les mots creux. Elle était là, spectrale, témoin malgré elle d’un théâtre diplomatique où l’innocence devient un accessoire, une caution, une mise en scène.
Et Macron, qui se voudrait stratège, n’est qu’un figurant. Un acteur fébrile dans un drame qu’il ne comprend pas, ou qu’il feint de comprendre, parce que comprendre exigerait le courage d’agir. Or, ce courage lui manque. Il a la parole facile mais le geste absent, le verbe haut mais le cœur bas. Il n’est pas même un monstre – il est un vide, un frisson, une hésitation perpétuelle travestie en décision.