La dernière accusation en date, ce sont les archives du Vatican...
Un procès post-mortem sera-t-il organisé sur le modèle du concile cadavérique convoqué à Rome, en janvier 897, par le pape Étienne VI qui le préside, afin de juger à titre posthume le pape Formose ?
Le cadavre desséché de l’ancien pape, mort huit mois plus tôt, est exhumé, son linceul est remplacé par les vêtements d’apparat pontificaux et le corps est installé sur son ancien siège pontifical afin d’être jugé par le concile, en réalité un synode, composé essentiellement d’évêques italiens.
Formose est accusé de ne pas avoir tenu compte de son excommunication alors qu’il était cardinal-évêque de Porto et d’avoir par ambition rompu le serment qu’il avait prêté de ne plus briguer de charges ecclésiastiques.
Le cadavre se voit attribuer un avocat, un diacre répondant aux questions à sa place.
Formose est condamné, son élection comme pape est déclarée invalide et tous ses actes pontificaux annulés.
Le cadavre, livré au peuple de Rome, est dépouillé des vêtements pontificaux auxquels collaient les chairs putréfiées, jusqu’au cilice qu’il portait, les doigts de sa main droite furent coupés, ces doigts indignes qui lui avaient servi à bénir, puis il est jeté dans le Tibre.