L’organisation achevée du monde a un projet. Elle le signifie au travers de la multiplication des formes de vie et de leur pérénité. La différence entre elle et les forces de mort malfaisantes qui la combattent, c’est qu’elle les surplombe invinciblement depuis des sommets que leurs inepties leur rendent inaccessibles. La mythologie Grecque illustrait cela en plaçant l’Olympe au ciel et sous terre les forces infernales. Rien de commun de l’une à l’autre, si ce n’est la sphère où se matérialise un combat dont l’essentiel se situe à un niveau autrement plus élevé, en quelque sorte dans d’autres mondes. Le bipède est la seule forme de vie qui peut mobiliser l’énergie négative des forces du mal et s’en prendre à toutes les autres et à elle-même. Partant, c’est également la seule qui, par voie de conséquence, aurait à y succomber intégralement. Une partie de l’humanité souffre de la malfaisance de l’autre. Elle tente d’éteindre périodiquement les incendies qu’elle allume inlassablement. Le mystère réside dans ce mal qui la ronge. Une partie de la solution pourrait se trouver dans le fait que ces tendances s’inscrivent dans des dévoiements d’ordre psychologiques, voire pour les plus virulents, d’ordres psychosomatiques. Le service de la névrose prend des formes différentes selon la gravité des troubles, mais une chose est certaine, les sociétés les plus névrosées facilitent l’accès au pouvoir des plus névrosés.