M. Guyénot
C’est très juste.
Mais pourquoi vous priver, dans vos analyses, de toute information et référence sur les millénaires de pensée européenne, i. e. indo-européenne, qui ont précédé cette sorte de grande perturbation généralisée que fut le monde "gréco-romain" ? Un exemple pami d’autres possibles : si vous vous informiez des études de paléoastronomie européenne, dans des sources sérieuses cela va sans dire, vous mesureriez la valeur des périodes "anté-chrétiennes" de nos cultures, et vous éviteriez l’enfermement dans une période finalement crépusculaire de notre histoire.
Quant à l’histoire du mot "dieu", elle révèle une notion première, spatio-temporelle, celle de "ciel-diurne" (repérée par Cassirer dès 1923), les dieux, *deiwo-s étant les puissances investies de la qualité diurne. D’autres puissances, entre mésolithique et néolithique, ont augmenté cette catégorie (dont des abstractions vivantes du type Bona Fides, de nature politique), d’où les "panthéons" historiques latin, grec, celtique, baltique, vieil-indien, etc. La recherche rationnelle ou angoissée de certains Grecs aboutit à des théories philosophiques diverses sur un principe générateur ou émanateur, mais, comme vous le rappelez, en aucun cas au dieu du "monothéisme" .
Si le drame du monde dans lequel nous nous trouvons a commencé il y a environ 2000-2500 ans, les fondements de la culture et de la mentalité à laquelle vous tenez sont infiniment plus anciens. Explorez de ce côté-là, en amont.