Moi à mon avis, le ressenti premier s’enracine quelque part : dans sa ville natale, qui n’est pas forcément le lieu de naissance, mais le lieu de ses jeunes années.
Simone Weil a écrit L’Enracinement, à relire.
Quand on se sent bien chez soi, on possède une identité forte, on est souverain de sa destinée, nos racines permettent de s’élever.
Mais dès qu’on s’éloigne, on ressent un malaise diffus et difficilement identifiable, alors l’angoisse, la peur et de la peur la colère (ou haine) - deux émotions empêchantes - propres il est vrai à l’esprit nomade.
Si chacun pouvait travailler à l’endroit qu’il a toujours affectionné (tel le paysan sur la terre de ses parents) les gens seraient déjà plus heureux, même si le travail n’est pas palpitant, on fait partie d’une communauté, d’un esprit, d’une histoire, et d’une ville voisine à l’autre en France, ça peut être très différent.
Ce sentimentalisme c’est simplement un déséquilibre émotionnel dû à ce Déracinement qui peut avoir plusieurs visages s’additionnant, qu’on peut aussi expliquer plus largement sur la chronologie par la mort du Roi et de la royauté, d’où la nostalgie rome-antique suivante.
L’enraciné qui sait d’où il vient donc où il va, n’est pas subjectivement affecté par l’émotion : il est amené à être objectif face au Réel. Alors la vie lui est plus douce...