Charlie Hebdo, 10 ans après : l’émotion a tué l’information
8 janvier 09:29, par Eric
Je me souviens que lors de la manif monstre (c’est le cas de le dire) qui avait suivi l’opération Charlie, le hasard avait voulu que je propose mes services à quelqu’un que je ne connaissais pas (un collègue de ma compagne), qui devait faire un déménagement dans un centre-ville et qui s’était retrouvé dans la merde au dernier moment car ses prétendus potes lui avaient fait faux bond pour des motifs foireux. Nous voilà donc faisant des allers-retours de son adresse à la suivante, roulant au ralenti dans un véhicule utilitaire au milieu d’une foule compacte et de quelques regards sombres et désapprobateurs dont le message était clair : « Comment pouvez-vous continuer à vivre normalement au lieu d’être avec nous ? »
Dans la discussion pour meubler j’apprends que le mec appréciait Dieudonné. Je pense à un sketch de Dieudo et je me remémore une de ses saillies : « Cool ! On est à la maison ! » Et là c’est parti ! Je dis au gars que ce n’est pas le moment de déconner au milieu de tous ces zombies. Lui au volant me répond un truc du genre : « si tu veux je peux baisser la vitre, gueuler Allah Akbar, ça devrait faire de la place et ça ira plus vite pour circuler ! ». J’ai trouvé ça très drôle mais on s’est évidemment contenter de serrer les fesses ! :-)
Voilà, chacun a ses petites histoires. Tout ça pour dire qu’on est toujours et de plus en plus dans un film de zombies, sauf que ce n’est pas malheureusement pas une fiction et qu’en plus ça n’a pas la classe des films de Romero.