Du nihilisme juif au terrorisme israélien
2 novembre 2024 02:10, par ProtégeonslaPalestineLa ligne de démarcation entre révolution et révolte apparaît en filigrane du propos de Youssef Hindi. La révolution, que les mystifications de l’histoire imputent aux soulèvements populaires est, en réalité, un fait d’élite.
Parce qu’elle vise l’annihilation des assises organiques de la société et conteste les équilibres naturels au soubassement de la loi, la révolution ne peut advenir que si elle fait l’objet d’une théorisation abstraite par un collège d’intelligences imprégnées d’idéaux tellement en conflit avec le paradigme divin, qu’ils nécessitent de tout détruire pour mieux reconstruire : « build back better » est, à cet égard, le mantra que l’État Profond s’est chargé de distiller auprès des élites gouvernantes.
La révolution procède de la rivalité jalouse d’une communauté de surhommes auto-proclamés, envers la création divine, qu’ils veulent frapper de caducité, via la refondation d’un régime concurrentiel, qui nécessite de faire table rase du vieux monde, de sa géographie, de ses populations, des identités, des enracinements : la révolution est la geste réformatrice de l’élite contre l’œuvre naturelle.
Le matérialisme athée est le terreau révolutionnaire, puisqu’il ambitionne de supplanter l’ordre naturel, de substituer un bâti humain à l’architecture divine : fronde du sommet de la pyramide contre le grand œuvre naturel, la révolution mobilise la terreur pour parvenir à ses fins.
Alors que la révolution est affront à la loi, la révolte se conçoit comme un affrontement entre le peuple et les intérêts qui bafouent ladite loi : contrairement à ce que les États colportent, la révolte populaire est l’antithèse du trouble à l’ordre public, en tant qu’elle appelle de ses vœux le rétablissement du principe cohésif et fédérateur de justice sociale.
Le sionisme est une radicalisation de la révolution, puisque le droit international, le droit du sol, le droit incompressible à la dignité, sont révisés unilatéralement, et que la contestation du code de l’honneur dans la conduite de la guerre, couplée à la négation ontologique de l’humanité de l’ennemi, concourent à l’effacement de nos représentations civilisationnelles. La révolte et la résistance de Palestine ne sont que des répliques sismiques à cette radicalisation de la terreur coloniale sous Netanyahou.
L’étiologie du sionisme permet de conclure à sa radicalité politique et à son extranéité à la morale.