Ce terme de génocide est ignoble mais il permet justement de nazifier les juifs, de leur faire perdre tout leur crédit victimaire, de dire qu’ils sont passés dans le mauvais camp, ils sont des bourreaux et donc ils sont eux-mêmes des nazis et des racistes.

Finkielkraut a dérapé, il aurait mieux fait de se taire. Car on n’en est plus aux mots, la réalité du génocide dont sont victimes les Palestiniens est maintenant reconnue et ce qui est débattu à l’ONU et à la CPI, c’est l’arrestation, le jugement et l’emprisonnement des coupables israéliens.

Finkielkraut a plusieurs coups de retard, et là, au lieu d’éteindre l’incendie, ou de noyer le poisson, il argumente en faveur de la condamnation des Israéliens, il donne le raisonnement incriminant les Israéliens :

Cette réalité du génocide est ignoble et elle fait justement perdre aux juifs tout leur crédit victimaire, elle permet de dire qu’ils sont passés dans le mauvais camp, ils sont des bourreaux et donc ils sont eux-mêmes des racistes.

Finkielkraut croit encore qu’il est question de mots, et c’est pourquoi il rajoute autant qu’il peut du "nazi" et du "nazifier"... Mais nous sommes aujourd’hui près de 80 ans après la fin du nazisme, et le mot a tellement été usé et galvaudé qu’il en a perdu toute signification. Finkielkraut, c’est un vieux qui parle de vieux trucs d’un autre siècle... Donc, sur toute la planète, on n’entend plus ce mot, il n’a plus le même poids, mais le reste oui, parce qu’il correspond aux images contemporaines partagées des milliards de fois sur les smartphones de tous les peuples... Ce que font les Israéliens à Gaza, tout le monde le voit en direct, tout le monde le sait. Et ce qui reste, Finkielkraut le dit lui-même ouvertement, publiquement, il l’articule, l’ordonne, le clarifie :

Cette réalité du génocide est ignoble et elle fait justement perdre aux juifs tout leur crédit victimaire, elle permet de dire qu’ils sont passés dans le mauvais camp, ils sont des bourreaux et donc ils sont eux-mêmes des racistes.

Finkielkraut a commis ici une immense erreur. Il ne fallait pas tenter d’argumenter et de raisonner, il fallait envoyer du brouillard, douter des images, des chiffres, faire de la bonne communication de crise. Au lieu de ça, il a lui-même enfoncé le clou dans le cercueil du sionisme.

On a assisté à un tournant, Finkielkraut va être mis à la retraite des médias... c’est fini pour lui après un tel fiasco.