Selon moi, le discours de Vincent découle de considérations pragmatiques liées à sa propre expérience, à savoir la prison et les persécutions. Il veut éviter de connaître à nouveau les secondes, et pouvoir supporter son inéluctable retour dans la première, ce qu’il semble appréhender avec une étonnante sérénité, pour en avoir un peu discuté avec lui à la sortie de sa conférence.
Force est toutefois de constater qu’il arrive à un point de vue difficilement compatible avec la philosophie et la stratégie d’E&R, et globalement très peu pertinent sur le plan de l’action politique. En effet, il incite à une certaine passivité sur la base de l’impuissance qui serait la nôtre à tout empêcher. Par ailleurs, il n’est pas loin de dédouaner la subversion communautaire pourtant à l’origine des mensonges qu’il dénonce et des ennuis qu’il a connus pour les avoir dénoncés, qui sont de même nature que ceux que connaît notre président.
Ne pas tenter de contrer ces forces, sous prétexte qu’elles ne feraient qu’exploiter une situation déjà propice dans l’esprit des gens, c’est se condamner à ce que rien ne change de notre vivant, et même que la situation empire.
Bref, grand respect pour le travail accompli, et une leçon de vie à méditer, mais pas une feuille de route pour nous.