Comprendre les guerres israéliennes contre le Liban
26 septembre 2024 13:55, par ProtégeonslaPalestineYoussef Hindi, excellent.
Son précédent article fait état de l’ubiquité des Anglais et de leur rôle trouble dans la normalisation de l’occupation de la Palestine. Cette duplicité britannique est soulignée p. 48 de son livre : « La politique du Livre blanc des Britanniques aurait pour effet de "diminuer les possibilités d’extension territoriale du foyer national juif" » (doléance sioniste formulée en réaction au plan de partage), avant de poursuivre : « La Grande-Bretagne n’a officiellement pas cédé aux sionistes, et a maintenu, apparemment, sa position jusqu’en 1948 ». Les modulations adverbiales relèvent l’ambivalence et l’hypocrisie du marionnettiste anglais.
Dans l’incipit de son ouvrage, il date les origines du sionisme de la fin du XIXème siècle, « en 1860 à Paris et en 1871à Londres » (p. 5), soulignant ainsi les racines européennes d’un sionisme né de la diaspora juive anglaise (Edmond de Rothschild acquiert « 25000 », puis « 50 000 hectares de terrain » palestinien, en prévision d’une immigration juive massive.
Cette archéologie convenue du sionisme fait universellement consensus. Toutefois, la théorie de la connaissance étant par essence dynamique (la science mathématique et les sciences humaines s’enrichissent des recherches successives), je soumets à Youssef Hindi une hypothèse de travail, qu’il lui appartient de corroborer ou d’invalider : le sionisme n’est pas né en 1897 sous l’égide de Théodor Herzl. Le sionisme est né, selon moi, sous Oliver Cromwell, le jour où ce dernier abrogea l’Édit d’expulsion des Juifs de 1290, promulgué par le roi Edward 1er et autorisa, en 1657, leur retour dans le royaume.
Le sionisme fut d’abord une expérience politique engendrée par la romance millénariste puritaine : fervent calviniste, descendant direct du Thomas Cromwell qui avait poussé le roi Henry VIII à rejeter l’Église de Rome et à dissoudre les monastères, Oliver Cromwell concevait le protestantisme comme une extension du judaïsme, d’où son vœu d’organiser la toute première remigration sioniste des juifs dans leur foyer religieux : L’Angleterre.
Le rabi Menasseh ben Israel, transfuge d’Amsterdam, avait convaincu Oliver Cromwell de mettre en œuvre, en Angleterre, la première épopée proto-sioniste du genre : le retour eut lieu en Angleterre, terre d’élection des Purs.
The Jewish Chronicle a publié, le 19 mai 2023, un article intitulé L’Étrange récit de la collaboration improbable d’oliver Cromwell avec un Juif.