Révolution orange au Bangladesh ?
17 août 2024 04:14, par parameshc’est bien de parler enfin de ce conflit que je suis assidûment depuis le début.
Ce n’est pas une révolution colorée à l’origine mais cela pourrait le devenir très vite :
les raisons de la colère des jeunes et en particulier des universités : le principe des quotas qui fait que les places à l’université et dans les emplois gouvernementaux qui en résultent sont réservés à 30% pour les enfants des héros de l’indépendance (soit les rejetons des politicards du parti Awami au pouvoir actuellement + les quotas ethnico sociétaux.
c’est un véritable scandale qui empêche une vraie élite de se former(exactement le même problème en Inde où ce sont TOUS les politiciens qui placent leur progéniture aux meilleures places, corruption généralisée sur les diplômes et les emplois gouvernementaux).
Donc pour une fois les revendications sont légitimes et purement factuelles.
le gouvernement a donc sauté après plusieurs centaines de morts et le chef du parti d’opposition (le BNP) Kaleda Zia qui était en taule a été libéré.
_ :
il y a donc deux partis en présence, les deux tous aussi corrompus, la ligue Awami est plutôt attentiste et soutenue par l’Inde et le BNP qui est ouvertement pro chinois et totalement neutre envers la Russie. et puis il y a l’armée, la vraie détentrice du pouvoir.
Or alors que l’on pensait que Kaleda Zia allait récupérer le pouvoir, les militaires et l’assemblée ont choisi l’ancien prix nobel de la paix Muhammad Yunus comme personnalité consensuelle jusqu’aux prochaines elections. ce dernier n’étant pas un mauvais bougre mais cédant facilement au mirage occidental.
du coup les quota pour l’Awami ont été réduits de 30 à 5% alors qu’ils auraient dû être totalement supprimés comme anticonstitutionnels et les autres quotas restent.
voila ce qu’il en est pour l’instant, ça magouille sec mais une chose est sûre : ce ne sera pas facile pour les américains de faire bouger les lignes en leur faveur.
Personnellement je souhaite ce même genre de révolte chez les étudiants indiens qui sont aussi de plus en plus remontés contre les quotas et la corruption généralisée :
exemple, les universités sont légalement gratuites mais de facto on doit obligatoirement payer (entre 5 et 7000 euros par ans) exclusivement en liquide pour être admis, et je ne parle même pas des bourses). j’en sais quelque chose, deux de mes petits enfants sont à l’université à Chennai.