Merci pour cet article. Et pourtant, l’enfance reste le « Rosebud » de chaque être. Le christianisme a défendu l’esprit d’enfance, je pense notamment à Bernanos, qui l’associait à la chevalerie.
Il faudrait donc peut-être poser le problème en termes d’immaturité plutôt que d’enfance, car l’enfance est le germe de l’Homme. Rien de plus terrible que de sacrifier ce germe au profit d’une idole, fut-elle collective. Le sacrifice d’enfant est d’ailleurs un symbole très éloquent.
Jésus nous a appris à prier Dieu comme un Père, et a adopter une attitude d’abandon confiant en lui. L’obéissance du peuple à la « doxa » des prêtres fait partie également de la vision du monde traditionnel. L’esprit critique n’existe pas dans les sociétés traditionnelles, ni même en Chine. On peut dire qu’il s’agit d’une « invention » humaniste européenne, avec les conséquences que l’on sait.
Mais le combat pour la « sainte enfance » se fait par le sacrifice, comme le combat pour l’idéal - valeur enfantine s’il en est - se fait par le martyre. C’est par cette « jonction des extrêmes » qu’éclot l’Homme véritable.
Grandir vraiment, c’est renoncer à ses illusions, sans renoncer à ses idéaux.