Xavier Moreau – Pas d’Hitler sans Front populaire, la paix selon Vladimir Poutine
22 juin 2024 15:31, par nicolasjaissonLa dette n’est pas un sujet, parce que la dette de marché est illimitée par nature, pour autant que la banque centrale continue à la garantir. Les Cassandres avaient annoncé le pire à propos de la dette italienne, qui n’est jamais arrivé, dans la mesure où la BCE a racheté des émissions entières de dette émise par l’Etat italien, de manière à faire descendre les taux et donc à revaloriser la dette. Il est arrivé la même chose à la dette américaine, lors des précédentes crises de liquidité sur les titres obligataires américains, qui ont déclenché des interventions massives de la FED sur le marché repo avec des rachats de dette américaine par dizaines de milliards par semaine. Des commentateurs comme Moreau ne prenne même pas la peine de se référer aux incidents précédents sur les dettes de marché. Il aurait pourtant appris des choses à propos des moyens d’intervention des banques centrales. La semaine dernière, c’est un des principaux acheteurs japonais de dette américaine, qui a été sauvé de la faillite par la FED qui l’a reconnu comme contrepartie éligible sur le marché repo, malgré une note de crédit à faire pleurer dans les pagodes. D’ailleurs depuis quand Moreau prend-il au sérieux les agences de notation, comme si les fonds de pension étaient nécessairement limités aux titres de notation supérieure, alors que ces titres sont sujets à des fluctuation imprévisible ? A ce titre, la dette immobilière chinoise (huit trillions de yuans à la charge des gouvernements locaux) aurait pu lui servir de référence, eu égard aux engagements américains et japonais. Que nenni, ce qui compte c’est le dogme. Déjà en 2005, Fillon déclarait que la France était en faillite (sic !). Pourtant les acheteurs institutionnels ont continué à acheter la dette française. La preuve imparable de la chose est que cette dette a grimpé à 3,2 trillions d’euros (rien que pour les engagements budgétaires),sans que la BCE et la l’Allemagne ne haussent les sourcils. Mieux encore : la France se finance avec la dette de marché européenne, qui ne cesse de grimper (deux trillions au compteur de la Commission), alors que cette dette est garantie par les Etats membres, dont l’Italie et la France. Alors pensez-vous vraiment que la notation soit vraiment un problème pour la dette française ? L’exemple italien prouve qu’il n’en est rien , pourvu que l’Italie suive les directives européennes, exemple que la France reproduira sans coup férir, quel que soit le résultat des élections de nos représentants.